éditions Allusifs
A propos
Les Allusifs, court toujours
« Small is beautiful » comme on ne dit pas au Québec. Établie à Montréal, Brigitte Bouchard s’est spécialisée dans les « petits romans ». Bref portrait-rencontre d’une éditrice chanceuse et angoissée.
Initiales BB. L’œil bleu, le cheveu en bataille et l’indispensable pointe d’accent québécois sur le bout de la langue française. Brigitte Bouchard poursuit dans ce café du faubourg Saint-Antoine une tournée de promotion française avant de s’en retourner quelques jours plus tard vers sa Belle Province. Si l’allusive en chef avoue s’être plus tôt quelque peu égarée dans les transports en commun sur la route de France Culture, elle ne risque en revanche guère de perdre le nord éditorial, ainsi qu’en témoigne cette inhabituelle profession de foi imprimée sur la couverture de son dernier...
Les Allusifs, carte d’identité
Ouvrages chroniqués
Le Dégoût
de
Horacio Castellanos Moya
2003
Lmda N°46
Vega, de retour au pays pour l’enterrement de sa mère, retrouve son vieil ami Moya dans un bar. Moya retranscrit à notre intention le monologue dans lequel Vega, exilé au Canada depuis vingt-cinq ans, vomit le dégoût que lui inspire le Salvador. Il rumine, rabâche, sans relâche, en boucles, son ressentiment, pétri par ses obsessions, la stupidité sans bornes de ce peuple, la bêtise et la...
La machine à rire
septembre 2003
Le Dégoût
de
Horacio Castellanos Moya
2003
Lmda N°65
Troisième monologue traduit en français d’Horacio Castellanos Moya, chroniqueur inspiré des années sombres du Salvador. Rencontre avec un auteur qui entend des voix.
Après avoir servi au sein des escadrons de la mort contre les « terroristes », l’ancien mercenaire se trouva fort dépourvu quand le temps de la paix fut venu au Salvador. Qu’à cela ne tienne, les exécuteurs des basses œuvres ne pointent jamais longtemps au chômage. Celui qui n’était qu’une vague et fugitive silhouette dans le précédent livre d’Horacio Castellanos Moya (La Mort d’Olga Maria,...
De guerre sale
juillet 2005
Déraison
de
Horacio Castellanos Moya
2006
Lmda N°75
Découvert avec Le Dégoût, pamphlet anti-nationaliste, Horacio Castellanos Moya poursuit son exploration assassine du continent sud-américain. Il en tire une quatrième photographie au vitriol, dans une langue qui ne ment pas.
Ceux qui connaissent Moya évoquent plutôt Le Dégoût, longue et éprouvante vomissure anti-nationaliste dans l’écume de laquelle flottent les débris mal digérés d’un patrimoine salvadorien réduit en bouillie. Moya y dégueulait alors une haine acide proprement venue des viscères, et qui faisait feu de tout bois : les chauffeurs de bus de San Salvador, « des criminels pathologiques, des tueurs à...
« L’enfer c’est l’esprit »
juillet 2006
Déraison
de
Horacio Castellanos Moya
2006
Lmda N°107
Journaliste athée autant qu’azimuté, le narrateur de Déraison a fzui son pays où il se sentait menacé. Recueilli par son ami Erick au Guatemala, il accepte un travail temporaire : lire, corriger et arranger les témoignages d’indiens guatémaltèques victimes des atrocités et de la torture des militaires quelque dix-sept ans auparavant. Réunis par une équipe internationale hébergée dans le...
Déraison
octobre 2009
Le Don de vorace
de
Félix Francisco Casanova
2010
Lmda N°114
De ce premier roman de Félix Francisco Casanova, on ne peut que regretter qu’il soit aussi le dernier. Mort en 1974 à l’âge de 18 ans, « de fuite de gaz » comme l’annonce pudiquement l’éditeur, il avait écrit son livre un an avant, en toute vitesse. Son héros, Bernardo Vorace, est un poète qui ne cesse de se suicider, sans que ce projet relève d’un manque de confiance en lui-même : « Je sais...
Le don de vorace
juin 2010
Du mercure sous la langue
de
Sylvain Trudel
Lmda N°39
Dans un roman intense, au fiel amer et violent, Sylvain Trudel visite la conscience révoltée d’un jeune adolescent condamné par la maladie. Un texte d’une lucidité brutale.
Frédéric meurt par les os, lentement, horriblement. Il meurt en rébellion, incapable de tolérer le « petit ossuaire » de son corps dégradé. Incapable aussi de s’apitoyer sur ce paquet de chair qu’il promène, dans la « limousine chromée » d’une chaise roulante, à travers les couloirs d’un hôpital encombré de calamités. Frédéric dépérit, le ventre dévoré par le cancer, et il hurle son refus de...
La mort apprivoisée
juin 2002