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Domaine étranger Patagonie

février 2024 | Le Matricule des Anges n°250 | par Virginie Mailles Viard

La Patagonie, c’est Carlos Sorín, réalisateur de Bombón el perro, ou Historias mínimas et ses personnages en quête de rédemption. Le cinéaste argentin a fait entrer ce bout du monde, ces paysages immenses et désertiques, dans les salles de cinéma ; leurs routes plongeant dans un horizon barré de montagnes qui touchent le ciel. Ici aussi, dans ce roman de Carolina Schutti, le vent souffle sur « ces contrées qui ne sont pas faites pour les hommes. » Là aussi, les personnages sont en quête de renaissance, d’oubli. Mais dans la Patagonie de Carolina Schutti, tout se resserre dans un gîte, construit par Johannes et Sarah. Leur projet est d’accueillir des touristes venus chercher l’aventure. Mais « il y a des araignées vénéneuses, le puma, mais aucun de nous ne l’a jamais vu. Des rochers qui peuvent faire trébucher et tomber dans le ravin. (…) il y a l’intuition, ce que disent les tripes, et ce n’est pas forcément le plus mauvais conseil. » Autant de menaces qui pèsent sur la petite équipe, formée du couple, de Mick – qui met son corps à l’épreuve des vents – et de Ben. Eux aussi ont quelque chose à oublier ou à reconstruire, là « où l’on ne peut aller plus loin ». Ils sont rejoints par Iris, qui a perdu une jambe dans des circonstances mystérieuses. Leurs récits se croisent, parfois nous perdent, mais des éléments épars nous permettent de reconstituer ce qui les a conduits « sous un ciel qui vous fait sans cesse sentir son pouvoir. »
Carolina Schutti sait raconter l’obscurité, le froid qui, malgré la présence des poêles, s’empare de la maison. Mais les tourments les plus violents sont intérieurs, le traumatisme de la jambe perdue d’Iris, le burn-out de Ben – « en donnant sa démission, il avait dit qu’il était carbonisé. Carbonisé. » Elle sait décrire ce Far West, où l’on ne sait ni le jour ni l’heure pour l’unique passage du bus. L’immensité des paysages, leur beauté et leur violence écrasantes, est à l’instar de l’œuvre de Carlos Sorín un contrepoint qui permet de dessiner les personnages et de les faire pleinement exister.

Virginie Mailles Viard

Patagonie
Carolina Schutti
Traduit de l’allemand (Autriche) par Jacques Duvernet
Le Ver à soie, 124 pages, 15

Le Matricule des Anges n°250 , février 2024.
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