La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Tainna, celles et ceux qu’on ne voit pas

février 2024 | Le Matricule des Anges n°250 | par Camille Cloarec

Tainna, celles et ceux qu’on ne voit pas

Après un premier recueil de nouvelles remarqué, Annie Muktuk et autres histoires (2021), l’autrice inuite Norma Dunning creuse encore davantage ses thématiques de prédilection, intimement liées aux tourments identitaires, aux ravages du racisme et aux violences de genre. Les femmes qui illuminent ses récits sont puissantes et abîmées, elles portent à bout de bras des familles qui se désagrègent et renferment au plus profond d’elles des blessures impossibles à panser. Que ce soit à travers les retrouvailles conflictuelles entre deux sœurs après onze ans de silence (« Amak ») ou encore le déménagement d’une femme d’âge mûr loin de ses proches (« Ces vieux os »), chaque histoire rend hommage à la lutte quotidienne qu’elles mènent depuis si longtemps pour alléger le poids des traumatismes et interrompre le cycle infernal des abus.
Dans un monde où elle est sans cesse jugée et méprisée (« Comment on vous appelle maintenant, déjà ? Iii-nous-wette ? Aaa-nous-witte ? »), la communauté inuite puise sa force dans la présence immuable des esprits qui la guide. En dépit des discordes, des addictions et de la misère qui en résulte, elle est habitée par les principes de solidarité et de respect des ancêtres, lesquels s’incarnent dans l’écriture de Norma Dunning, mêlés à un humour émancipé de toute convention. La petitesse d’esprit du prêtre blanc qui officie en territoire autochtone (« Le paradis des Esquimaux ») tout comme la foire d’empoigne à laquelle se livre le Club de riches veuves pour mettre le grappin sur des hommes plus jeunes (« Panem et circenses ») sont doucement moquées. L’autrice porte ainsi la voix de celles et ceux qu’on ne voit pas, les personnes à la rue, les oublié·es, les victimes, en mettant pour un temps leur douleur de côté. Ses nouvelles font preuve d’une énergie consolatrice et d’une force de vie éclatante qui prennent le pas sur les souffrances. Comme elle l’écrit, « le temps permet à la vie de bourgeonner même quand les proches y sont absents ».

Camille Cloarec

Tainna. Celles et ceux qu’on ne voit pas
Norma Dunning
Traduit de l’anglais (Canada) par Daniel Grenier
Mémoire d’encrier, 234 pages, 20

Le Matricule des Anges n°250 , février 2024.
LMDA papier n°250
6,90 
LMDA PDF n°250
4,00