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Domaine français Chronique de quelques jours ordinaires

février 2024 | Le Matricule des Anges n°250 | par Dominique Aussenac

Chronique de quelques jours ordinaires

En ce début d’été, c’est une femme très occupée. Universitaire, elle finalise des tas de dossiers, la formation des maîtres qui professent l’occitan. Cette langue, cette culture, chevillées au corps depuis son enfance, elle les a toujours défendues éperdument. Mais ce corps est en train de la trahir. La soixantaine, elle vient d’apprendre qu’elle a huit chances sur dix de ne pas avoir un cancer. « …huit chances ou deux malchances ? » Pour le savoir, en septembre, il faudra extraire un nodule.
L’entame d’un récit pas très sexy, déjà ouï ou qu’on ne veut entendre ? Ce carnet de route d’un cancer surprend par sa puissance d’évocation, son urgence, sa rage, l’ardente blancheur de son écriture, l’exploration de l’intime, d’une féminité, la mémoire d’une ferveur. La mort qui plane et le désir toujours vif, même si parfois la libido reste « à fond de cale », enchaînent une valse macabre et vive à la fois. Les souvenirs crépusculaires, la joie militante des années 1970, les amours enfuis, se mêlent à une colère âpre, pugnace contre la médecine, ses manquements, ses mensonges, sa façon de parler ou de se taire.
Issue du peuple, métissée de père italien – la marque de Sète –, femme de langues et de lettres, poétesse, essayiste, Miquèla Stenta finit par douter des mots, relativise leurs pouvoirs, dénonce leur incomplétude. « Mots, Mots… Que disent-ils des sensations ? À peine peuvent-ils, impuissants et vains, les évoquer : images, métaphores. Mais le rendu est bien maigre, car les mots, simplement, petitement ne donnent que des trames. “Plaisir” ne rend pas au bout des doigts la douceur de cette peau si lisse qu’elle en devient irréelle, sa chaleur de vie, son adhésion parfaite à une colonne de chair dense et palpitante d’énergie, secrètement. » Un récit aussi cru que pudique à la mémoire de seins perdus, glorifiés, s’ébattant dans tous leurs états en fin d’ouvrage !
Dominique Aussenac

Chronique de quelques jours ordinaires
Miquèla Stenta
Bilingue, traduit par l’auteure
L’aucèu libre, 114 pages, 14

Le Matricule des Anges n°250 , février 2024.
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