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Le Dernier des communistes
Il est touchant et drôle, Stéphane, le petit-fils de Maurice-le-Rouge, militant communiste, figure de la commune de l’Ardoise (Gard). Maurice Bonnefoi, « soixante-neuf années d’adhésion au Parti. Un homme de conviction. En 1970, lorsqu’il voulut faire embaucher son fils à l’usine sidérurgique de l’Ardoise, où la priorité à l’embauche était donnée aux enfants d’ouvriers, il se vit rétorquer par le chef du personnel : “Moi vivant, jamais un fils de rouge ne mettra un pied à l’usine !” Maurice retourna le bureau du chefaillon et mon père signa son premier CDI à tout juste 20 ans. »
Mais,...
Le Feu des lucioles de Xavier Hanotte
C’est lui sur la couverture, en 1944, dans des vignettes colorisées à la Warhol : Keith Douglas, 24 ans, capitaine de l’armée britannique. Les quelques poèmes qu’il a publiés un an plus tôt dans un recueil collectif sont très prometteurs, de même que son coup de crayon, car il a aussi un indéniable talent de dessinateur. Il n’aura pas l’occasion d’en montrer davantage, tué par un éclat de...
Dans le décor
Ça commence quelque part dans l’Atlantique Nord, aux confins de l’Empire danois, peut-être au XIXe siècle. Sur une île sans forêt, entourée de falaises, peuplée, à peine. Un navire vient de débarquer. Le lecteur aura peut-être en tête les aventures d’Amundsen ou de Nansen, ou les explorations avortées comme celle racontée par Hélène Gaudy dans Un monde sans rivage (2019), ou encore l’Islande...
Un rire dans la béance des ruines
Sur fond d’apocalypse, Philippe Comar fait de l’or de la langue un bien contre l’immonde. Au-delà du bien et du mal.
Le corps d’une langue est mortel autant que la chair ou les civilisations. Mais si les langues meurent, elles ne se taisent pas tout à fait. Elles peuvent refaire surface comme nous le montre Langue d’or, de Philippe Comar, écrivain, plasticien et commissaire d’expositions.
Son roman nous plonge dans un monde d’après l’apocalypse. « Partout des vasières, des crevasses, des flaques de mazout,...
Des vies vécues
Avec finesse et acuité, Milène Tournier tisse en cent fragments le portrait de la vie des gens au plus près de leurs folies et drames intimes.
Qu’est-ce qui compose une vie, qu’est-ce qui la résume ou en contient l’essence, lui donne sa forme ou son anarchie, son ton et sa couleur ? Tirer de la multitude des êtres des villes et de leur observation quelques indices et, à partir de ces éléments fuyants (un geste, un vêtement, une obsession), extrapoler ce qui pourrait être le drame implicite d’une vie – dérisoire et dès lors tragique...