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Domaine français Inachevée, vivante

mars 2024 | Le Matricule des Anges n°251 | par Anthony Dufraisse

Inachevée, vivante

Témoignage sublimé ou vrai roman ? On ne sait pas trop. Tableaux de vie, en tout cas, comme on dit tranches de vie. Ce livre de Pierrine Poget, Genevoise née en 1982, s’ouvre sur une expérience traumatique, « un abus » dont les contours sont volontairement assez flous, laissant le corps de la narratrice violenté. En elle quelque chose est cassé qui demande à être reconstruit au fil des années. La réparation aura bien lieu à travers la maternité notamment. C’est en poétesse (elle a déjà publié trois recueils dont un, Fondations, auréolé du prix Ramuz en 2016) que l’autrice nous raconte comment une femme sort coûte que coûte d’un état de détresse première, cheminant vers « des retrouvailles avec (elle)-même ». Cet itinéraire chaotique donne à lire des pages poudreuses, comme on le dit d’une lumière douce, où la peinture fait signe souvent. Car la narratrice trouve dans certains tableaux des échos de ce qu’elle vit à chaque période charnière de son existence. Des résonances se font jour avec des peintures de Corot, Vuillard, Berthe Morisot et des œuvres d’Heidi Bucher. Écoutons-la, par exemple, en arrêt devant les toiles de Vuillard, saisie par une troublante ressemblance : « (Ma vie) est peuplée comme elles de choses inachevées, inconnues, perdues et rarement retrouvées, d’équilibres précaires portés par la jouissance du motif et de la couleur, jouissance silencieuse, solitaire et sans fond qui est aussi une incapacité d’autre chose et par là, un enfermement. »
Que l’art puisse nous éclairer sur nos propres vies, nous dévoiler ce que nous ne voulions peut-être pas voir, n’est pas le moindre des messages que porte ce livre. Récit d’une renaissance fragile dont la condition de mère est comme le cocon et l’art le révélateur, il est d’une intime intensité. C’est une lente et lumineuse éclosion que cette confession, une émancipation du souvenir de la violence subie, le refus d’une vulnérabilité qui entrave. Dans sa faiblesse, une femme trouve la force d’être, de devenir, de se réinventer.

Anthony Dufraisse

Inachevée, vivante
Pierrine Poget
La Baconnière, 112 pages, 16

Inachevée, vivante Par Anthony Dufraisse
Le Matricule des Anges n°251 , mars 2024.
LMDA papier n°251
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