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Domaine français Le Bruit que font les animaux pour mourir

mars 2024 | Le Matricule des Anges n°251 | par Jérôme Delclos

Le Bruit que font les animaux pour mourir

Habitué des résidences d’auteur, Samuel Lebon les transpose en décors de roman. Son premier, Satan mène le bal (Filigranes, 2020), récit autofictif d’une dérive trash à Deauville, se revendiquait de Bukowski – galères, baise et gueules de bois. Le Bruit que font les animaux pour mourir, quant à lui, a été écrit dans une cabane en forêt. Roubaisien, Lebon s’y rêve en Jim Harrison. « Tous ces écrivains américains dans leurs grandes propriétés, leurs cabanes pour écrire, je les envie. » Textes et photos déroulent un journal tenu durant le chantier de son second roman Ne pleure pas sur moi (Lmda N° 249). Au fil des jours le métier rentre, ingrat : « Depuis une semaine j’écris de la merde, je me force. Il faudra tout réécrire en mieux. Finir un premier jet sur lequel se baser. Recommencer ». Ponctuant ce journal d’écrivain, des notes de lecture évoquent Ellroy, Ford, Christian Gailly, le « tank » Bukowski encore pour « le côté physique de l’écriture ». Lebon exhibe ses plans, ses brouillons raturés, avoue sa tentation de laisser tomber. Parfois, saisie par l’objectif, la visite d’un écureuil, d’une biche, d’un chevreuil. Ou d’une femme dont on ne saura rien, et qui se laisse tirer le portrait. De paisibles haïkus distraient des fièvres et des pannes de la création : « Ramasser les écorces de bouleau séchées./ Écrire dessus,/ Allumer un feu ».
Le plus intrigant dans ce livre habilement fait de bric et de broc réside dans ceci que textes et images coïncident mal ou à peine. Le décalage est au service d’une cérémonie étrange, pleine de masques, de femmes, de bêtes sauvages vivantes ou mortes. L’auteur se cherche, se découvre dans sa solitude parce que « C’est une unité de temps différente ici ». On le devine sortir du bois plus grave (« Je veux rester inquiet, sans contrainte »), voire austère : « Je trouverai un moyen de conserver ce dépouillement ». Selon son blog, il loge à présent dans un couvent.

Jérôme Delclos

Le Bruit que font les animaux pour mourir
Samuel Lebon
Hartpon, 48 pages, 12

Le Matricule des Anges n°251 , mars 2024.
LMDA papier n°251
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