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Événement & Grand Fonds Une odyssée monstrueuse

novembre 2023 | Le Matricule des Anges n°248 | par Guillaume Contré

Annoncée depuis des années, la publication de la traduction française du chef-d’œuvre de Stefano D’Arrigo, Horcynus Orca, est l’occasion d’assister comme si on y était à la naissance de la littérature.

Il est un petit groupe international de lecteurs polyglottes, amateurs d’excursions à l’écart des sentiers rebattus, qui se reconnaissent dans une même dévotion pour quelques « monstres » littéraires inclassables et réputés intraduisibles, des romans qui par leur taille monumentale et leur langue sortie de tous les gonds ébranlent les notions de lisibilité et de narration et mettent à mal le fonctionnement de l’économie du livre et de la circulation des textes. Des livres dont le père putatif serait le Finnegans Wake de Joyce, lequel aura sans doute inauguré la tradition littéraire la plus radicale du XXe siècle, celle de romans interminables qui imposent à leur lecteur d’en déchiffrer patiemment, page après page, la langue, de s’y frayer coûte que coûte un chemin à coups de machette. Des livres dont on ne sait au juste à quel point ils sont faits pour être lus en entier, car seule une implication absolue, obsessionnelle, de l’ordre de la foi, permettra d’en venir à bout. Qu’on les adore ou qu’on les déteste (pas de demi-mesure ici), ils n’en représentent pas moins un idéal de littérature.
Parmi ces grands héritiers de l’étincelle joycienne, l’Horcynus Orca (1975) de Stefano D’Arrigo occupe une place de choix. Ce roman total (jamais le mot ne fut aussi approprié) n’accepte, pour qu’on parle de lui, que les superlatifs : fort de ses 1300 pages d’une densité infernale, écrit dans un italien unique qui ne cesse de s’abreuver à la source du dialecte sicilien, comme une manière de renouveler la langue de l’intérieur depuis ses marges et de la sortir du temps commun des agendas pour la replacer sur une frise intemporelle, presque légendaire, c’est un pavé de plusieurs kilos que l’auteur mettra vingt ans à terminer, qui aura rendu fou d’attente son éditeur italien, fasciné tout une galerie de lecteurs prestigieux, de George Steiner à Claudio Magris, et demandé aux deux traducteurs français dix ans d’efforts et à leur éditeur une ingéniosité sans faille pour financer un tel travail de titan. Bref, n’en jetez plus.
Comme l’Ulysse d’Homère, il raconte un retour, celui en 1943 d’un marin et soldat démobilisé, ‘Ndrja Cambria, vers sa Charybde natale en Sicile. Et comme l’Ulysse de Joyce, c’est un roman qui se concentre sur une unité temporelle ramassée et la déploie en « cercles concentriques » et en phrases infinies, chaque épisode de l’épopée se développant en un véritable tour de force sur des centaines de pages. On l’a souvent présenté (et l’éditeur français ne s’en prive pas) comme le Moby Dick italien. Il s’agit certainement d’un roman marin, d’un roman de pêcheurs, d’un roman de créatures marines mi-réelles mi-fantastiques qui creuse la relation conflictuelle, d’interdépendance entre les hommes, les animaux et le territoire qu’ils habitent, d’un roman ancré dans un lieu qu’il ne cesse de mythifier et de réinventer en lui donnant des atours visionnaires de « millunenuits ».

Réinventer la langue n’est pas qu’un simple...

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