Un livre

Petite Linotte (2023)

de Charles Mauduit

Editions Espaces 34

Parce que sa mère est fatiguée, Assa se voit confiée à sa grand-mère durant quelques jours. Elle part dans un village à la campagne le temps que sa mère « se remplume ». Assa regarde dans le dictionnaire la définition de remplumer : « reprendre de la vigueur, des forces », mais aussi « se regarnir de plumes ». Elle en déduit que sa mère est partie pour « se recouvrir de plumes ou quelque chose comme ça. Peut-être qu’être fatigué donne froid et que les plumes ça réchauffe. » pense-t-elle. Chez sa grand-mère, elle fait la connaissance de Yasmine, qui parle sans arrêt et semble n’avoir peur de rien. Et d’un garçon, Diego, qui se jette de colère contre les arbres comme s’il en voulait aux oiseaux, ce qui la terrorise. Sa grand-mère, pour la rassurer, l’affuble du surnom qu’elle donnait à sa propre fille quand elle était petite : linotte. Toujours dans le dictionnaire, Assa découvre que la linotte est une espèce de passereau connu pour « installer son nid à la va-vite, pas très loin du sol, sans se soucier des prédateurs… » La nuit suivante, Assa se sent pousser des plumes et un bec. « La nuit se moque de moi, la nuit de goudron m’a mis des plumes. » Elle devient « mi-humaine, mi-piaf, vilain canard ». Cette transformation va lui permettre de se poser les questions qu’elle enfouissait à l’intérieur, par exemple : comment devient-on soi et pas une reproduction des adultes ?
Dans un texte délicat, Charles Mauduit met en jeu trois enfants un peu cabossés par la vie, qui découvrent que les apparences sont trompeuses, que la réalité est toujours plus complexe qu’il n’y paraît et que, finalement, ce n’est pas si dur de prendre son envol. Et de grandir un peu !

L. C.

Petite linotte
Charles Mauduit
Éditions Espaces 34, 64 pages, 8,50 €