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Domaine étranger Des racines blondes

mars 2023 | Le Matricule des Anges n°241 | par Catherine Simon

Des racines blondes

Remarquée pour son très beau Fille, femme, autre, qui lui avait valu d’être la première femme noire à décrocher le Booker prize en 2019, la Britannique Bernardine Evaristo aborde, avec Des racines blondes, le thème de l’esclavage – déjà traité par d’autres romanciers, Toni Morrison en tête, mais aussi Léonora Miano ou Abdelaziz Baraka Sakin. Ici, l’héroïne est une Anglaise blanche : Doris, fille de modestes cultivateurs, a été enlevée et réduite en esclavage par des Noirs, les Ambossans, qui l’ont déportée en Aphrika. Cette « stratégie d’inversion », selon le mot de l’auteure, « permet d’exposer non seulement les horreurs de l’esclavage, mais aussi l’idéologie qui s’est développée pour justifier le trafic – le racisme – tout en entraînant le lecteur, ajoute-t-elle, dans un voyage imprévisible sur le plan moral et émotionnel ». Il aura fallu « douze années de tâtonnements » avant que le roman voie le jour, précise encore Bernardine Evaristo, dans Manifesto, n’abandonnez jamais, essai autobiographique édité en même temps que Des racines blondes.
On suit donc Doris, cette « gamine longiligne aux cheveux jaunes », dans son effroyable périple, rythmé par des tentatives d’évasion et semé de figures attachantes : Frank, le grand amour de Doris, ou Yé Mémé, « fabuleuse amazone », qui prend Doris sous son aile. Le chef Kaga Konata Katamba 1er, tyran ubuesque, incarne l’idéologie raciste des esclavagistes.
Inverser « les couleurs de l’histoire », pour reprendre l’expression de la maison d’édition, met en lumière, certes, les mécanismes de domination, mais produit surtout des effets comiques : le livre balance en permanence entre satire et tragédie. C’est la principale qualité… ou le défaut majeur de cette uchronie, où les esclaves blancs parlent petit nègre, tandis que l’infâme « Bwana » noir pérore sur la naturelle sauvagerie de la « race caucasoïnide », le tout sur fond de massacres, de viols et de travail forcé.

Catherine Simon

Des racines blondes
Bernardine Evaristo
Traduit de l’anglais par Françoise Adelstein
Globe, 320 pages, 23,50

Le Matricule des Anges n°241 , mars 2023.
LMDA PDF n°241
4,00