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octobre 2016 | Le Matricule des Anges n°177 | par Franck Mannoni

Quelques moments volés dans la vie d’un couple suffisent à Myriam Chirousse pour emporter le lecteur dans un monde à part. Tout commence par une discussion banale au petit-déjeuner, entre Christian et Carole, bien établis dans leurs habitudes. Lui travaille dans une scierie et complète son ordinaire par des travaux non déclarés. Elle se vit comme une artiste sans reconnaissance, qui vend ses créations sur Internet. Dans leur maison de location qui prend l’eau, ils vivotent loin de tout, dans une ambiance paisible : « Il y a tant de silence alentour que les mots se terrent, oubliés, dans les corps au repos qui s’ignorent ». Des années d’existence en commun ont lissé leurs âmes et éteint leurs ambitions. Ils traînent une insatisfaction résignée, sans rancœur, tout juste une tristesse diffuse, comme s’ils habitaient une vie qui n’était pas la leur. Une simple portière de voiture mal fermée sur un parking révèle les premières failles. Une prise de bec peut-être anodine due au stress. Le roman bascule pourtant de la peinture sociologique au drame psychologique. Confrontée aux idées obsessionnelles de son mari, à sa mauvaise foi, aux situations inextricables, Carole se rebelle. Elle oppose la rationalité à la déraison, la logique aux émotions, puis abandonne la bataille, lasse. La culpabilité prend le dessus. Elle trouve des excuses à son compagnon. Surtout, une forme de peur l’envahit. Une certaine douceur dans le style de l’auteure contraste avec la violence du sujet. Myriam Chirousse écrit avec un silencieux au bout du canon : l’effet du récit n’en est que plus saisissant. Loin d’enfermer ses personnages dans les stéréotypes, elle ouvre de nouvelles perspectives en dévoilant des éléments de leur passé. Elle s’affranchit des interprétations faciles pour rendre à chacun sa complexité. Une tragédie à huis clos qui révèle une incompréhension radicale et inquiétante : « même la personne la plus proche de vous » peut « très bien ne jamais vous comprendre un jour ».

F. M.

LE SANGLIER de Myriam Chirousse
Buchet Chastel,, 156 pages, 14

Le Matricule des Anges n°177 , octobre 2016.
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