La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Anatomie de la mélancolie

juillet 2007 | Le Matricule des Anges n°85 | par Thierry Cecille

Istanbul. Souvenirs d’une ville

Sans doute le défi à relever était-il ambitieux et complexe : mener, dans un même mouvement, l’entreprise autobiographique et l’évocation d’une ville à laquelle des centaines de pages ont déjà été consacrées. Bien sûr Orhan Pamuk n’est pas le premier venu : son récent prix Nobel en est la preuve et la haine envers lui des nationalistes turcs témoigne de sa conscience toujours vigilante d’intellectuel engagé. Mais, comme dans certains de ses romans (La Vie nouvelle ou Neige), une certaine prolixité, une tendance à l’exhaustivité pour ne pas dire au bavardage fatigue notre attention, la nécessité de certaines notations nous échappe parfois. Ici, la part autobiographique, les portraits de certains membres de la famille, les aléas des entreprises commerciales du père ou de l’oncle, et même le récit de la première histoire d’amour parviennent difficilement à éveiller notre intérêt. La naissance de l’ambition littéraire vient clore, de manière un peu trop inattendue, ces centaines de pages pendant lesquelles Pamuk, enfant et adolescent, rêve d’être peintre puis architecte. Seules les peintures (que l’on trouvait déjà dans son passionnant Livre noir) d’une Istanbul grise et pluvieuse, mélancolique et nostalgique, noyée dans les brumes du Bosphore, glacée par les vents venus de Russie par la mer Noire, figée dans le souvenir d’un Empire ottoman s’éteignant dans une lente décadence irréversible, nous convainquent et nous émeuvent. Les belles photographies qui accompagnent cette description qui tranche sur les clichés habituels du « pont entre l’Orient et l’Occident » renforcent cet éloge de la ruine et de l’échec, cette méditation baudelairienne sur le destin d’une ville, fragile et tenace pourtant, en constante métamorphose douloureuse.

Istanbul Souvenirs d’une ville d’Orhan Pamuk
Traduit du turc par Savas Demirel, Valérie Gay-Aksoy et Jean-François Pérouse
Gallimard, 446 pages, 22

Anatomie de la mélancolie Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°85 , juillet 2007.
LMDA papier n°85
6,50 
LMDA PDF n°85
4,00