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Entretiens Le vilain rêve

mars 2024 | Le Matricule des Anges n°251 | par Gilles Magniont

De l’utilité de lire Le Grand Sommeil dans la retraduction de Benoît Tadié, qui rend au premier roman de Chandler sa singularité triste et toujours frémissante.

Évidemment, on se souvient de l’adaptation d’Howard Hawks : clair-obscur au cordeau, récit au galop, érotisme incisif des dialogues Bogart/Bacall. Sauf que leur couple ne s’est jamais formé chez Raymond Chandler (où le détective Philip Marlowe repoussait toute manipulation des dames) ; que l’histoire y était beaucoup plus composite (Chandler ayant fondu l’intrigue de deux nouvelles antérieures, et se fichant assez d’une vraisemblance que le style seul se chargeait d’assurer) ; que la couleur d’ensemble du roman tirait, plutôt que vers le noir et blanc classieux consacré par la tradition, vers un adjectif en -âtre : Le Grand Sommeil commence avec des « plantes abominables » suppurant dans une serre d’orchidées, s’achève près d’un corps décomposé dans un champ de pétrole désaffecté, après avoir traversé des torrents de pluie qui glougloute. Et l’on ne saisit jamais très bien ce qui meut cet univers énigmatique et ses comparaisons extravagantes, depuis, sous l’averse, les « grands flics dans des cirés luisant comme des canons de pistolet » jusqu’à, au fond d’un lit, ces gloussements de fille qui rappellent à Marlowe « des rats derrière les boiseries d’une vieille maison ». Déplacé sur la côte ouest, le roman noir y respirait une atmosphère empoisonnée, et trouvait là, en 1939, une nouvelle ambition, entre la géniale brutalité des débuts (Hammett, dix ans plus tôt) et les ambitions d’une littérature plus tortueuse.
La précédente version française (1948) était de Boris Vian : Benoît Tadié, spécialiste du genre et nouveau traducteur de The Big Sleep, assure qu’elle ne trahissait pas Chandler. Mais qu’elle a vieilli comme le français d’après-guerre, qu’elle s’écarte parfois de la « souplesse veloutée » de cette curieuse syntaxe dont se vantait le romancier, comme de certaines de ses répétitions signifiantes. Ainsi celle de l’adjectif nasty qu’il accole à tout, et dont Tadié restitue l’expansion : ici tout sera donc vilain, orchidées, immeuble aux « souvenirs de marée basse », « fête entre tapettes », et le boulot même du détective. « Moi, je fais partie de ces vilaines choses maintenant » : le chevalier Marlowe n’a semble-t-il pas déchu de ses principes, dans sa quête de cinq jours où grincent les références arthuriennes ; mais il s’est abîmé dans ses névroses, dans le spectacle de la mort – ce grand sommeil qui rend « inaccessible à la peur, au changement » –, comme dans la laideur généralisée.

Benoît Tadié, le Los Angeles du Grand Sommeil est assez cauchemardesque…
Peu de textes avaient pris cette ville comme sujet – la plupart s’intéressant à Hollywood et aux débuts de sa colonie du cinéma. Chandler semble éviter cet aspect, pour se focaliser sur quelque chose d’assez nouveau, l’environnement au sens presque écologique, avec notamment l’exploitation du territoire par l’industrie pétrolière (dont le rôle dramatique dans ce roman a longtemps été sous-estimé, sans doute parce qu’il n’en est pas du tout question dans...

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