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Domaine étranger L’éternité et une nuit

avril 2021 | Le Matricule des Anges n°222 | par Camille Cloarec

Bouillonnant de rage, d’onirisme et de violence, Les Vilaines est le premier roman de l’auteure argentine Camila Sosa Villada. Entre récit intime, manifeste puissant et légende explosive, il irradie, tout simplement.

Les Vilaines, ce sont une poignée de femmes trans qui se retrouvent chaque soir pour faire le tapin dans le Parc Sarmiento, à Córdoba, une ville du centre de l’Argentine, et qui « semblent faire partie d’un même corps, être les cellules d’un même animal ». Leur groupe gravite autour de celle qui est tout à la fois leur mère, leur modèle et leur béquille : Tante Encarna, 178 ans tout pile, les seins remplis d’huile de moteur d’avion, laquelle « passait son temps à essayer de sauver le monde, ce petit monde rose trans qu’elle avait construit pour envelopper sa solitude ». Du paysage urbain nocturne jaillissent d’autres silhouettes, tout aussi mystiques, à l’image des énigmatiques « Hommes Sans Tête », surnom désignant les réfugiés originaires d’Afrique ayant renoncé à leurs souvenirs, de l’étrange prêtresse paraguayenne ou encore de Machi Trans, adepte de la magie noire du Brésil. Cet univers rayonnant, fantasque et sulfureux est jonché de phénomènes surnaturels (une statuette de la Vierge de Guadalupe qui verse un torrent de larmes, d’innombrables actes de sorcellerie çà et là et, surtout, la découverte d’Éclat des yeux, un nouveau-né abandonné que les prostituées recueillent, telles des Reines mages).
Cependant l’outrance poétique qui colore chaque nuit de dur labeur peine à camoufler l’horreur de la violence dont ce petit monde est victime. Il y a les insultes qui pleuvent, le mépris institutionnel qui isole, les agressions sexuelles qui demeurent impunies. Il y a le danger permanent qui traverse ces heures entre chien et loup, avec pour seule protection une lame planquée dans un morceau de savon ou une cachette dans un fossé. « Nous sommes ça, aussi, en tant que pays : la maltraitance perpétuelle infligée au corps des trans. La trace laissée sur certains corps, de manière injuste, fortuite et évitable, la trace de la haine. » Et, sans doute pire que les humiliations quotidiennes et la brutalité insoutenable, il y a ce sentiment de honte inculqué depuis la naissance. « Chez moi, la peur était partout. Elle ne dépendait pas du climat ou d’une circonstance en particulier : la peur, c’était le père ». Telle est la confidence de la protagoniste des Vilaines, Camila, la petite vingtaine, ayant grandi dans la misère et le rejet de ses parents, violée par des policiers quand elle était adolescente. Depuis ce traumatisme, celle-ci considère son corps comme « une cathédrale de néant » et le vend sans avoir véritablement d’alternative.
Au fur et à mesure que les épisodes de son passé se dévoilent et étoffent l’arbre généalogique auquel appartiennent toutes les femmes trans, la colère se libère. Cette rage inoculée depuis les premiers balbutiements, cette rancœur à l’égard d’une société hypocrite qui condamne et dévore, cet esprit de vengeance face à l’injustice et à la domination. Autrement dit, « la tumeur de notre ressentiment. L’amertume d’être orphelines. Le lent homicide commis contre celles de notre espèce, les renardes, les...

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