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Domaine étranger Faulas

février 2009 | Le Matricule des Anges n°100 | par Franck Mannoni

En 1939, l’Italie vit sous le régime de Mussolini depuis suffisamment longtemps pour que les organes de répression de l’État aient la main sur les consciences. La très redoutée OVRA, l’Organisation de Vigilance et de Répression de l’Anti-fascisme, mène des enquêtes pointues et possède des fiches sur à peu près tout le monde. C’est autour de cette ambiance de suspicion générale que Luciano Marrocu a bâti un polar intelligent qui mêle histoire, espionnage et sociologie. Le tout, et c’est un beau tour de force, avec un humour malin : une critique à l’acide des aspects ridicules de l’imagerie voulue par le Duce. L’inspecteur Serra, de l’OVRA, a hérité d’un dossier brûlant. Il est chargé par Coltellacci, haut membre de l’administration, de démontrer les activités subversives de Musio, un Sarde en train de « s’acheter morceau par morceau tout le Parti fasciste ». Quand Musio est retrouvé assassiné, ses investigations le conduisent de Rome à Fàulas, un petit village de Sardaigne où s’exerce un fascisme provincial et rural d’une toute autre nature qu’à la capitale. Car à Fàulas, « quand quelqu’un meurt, il se crée entre les vivants, tous les vivants, amis et ennemis du mort, une sorte de complicité basée sur le fait que le mort est mort et que les vivants sont vivants ». Ici, on cache « la vérité derrière un mur de paroles ». Sarde lui aussi, Serra cerne bien la mentalité locale. À la volonté totalitaire du fascisme, Marrocu oppose l’individualisme, certes souvent lâche de ses personnages, mais qui opère comme une sorte de résistance à la rééducation mentale des Italiens. Il développe une théorie intéressante sur les vendettas, sur l’hypocrisie d’un régime faussement héroïque, en fait tourné vers l’argent. « Chaque révolution a trois moments : elle commence avec la mystique, se poursuit avec la politique, se termine dans l’administration. Ce qui veut dire qu’après le bordel, il faut bien faire fonctionner les affaires »… Ce qui ne va pas sans quelques meurtres.

FAULAS
de LUCIANO MARROCU
Traduit de l’italien par Marc Porcu, La Fosse aux ours, 198 pages, 18

Faulas Par Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°100 , février 2009.
LMDA PDF n°100
4,00