Sculpter, cela n’est pas peindre, ni encore moins écrire. Sculpter, c’est lutter contre la matière, jouer avec la vie. Marie-Noëlle Rimlinger tente ici d’écrire comme elle sculpte. Mais comment relever le défi lorsqu’au début du livre on pense qu’écrire, c’est avant tout réfléchir ? Sans doute faut-il traiter les mots comme de la glaise, asséner des aphorismes, sentences et maximes, écouter ses cauchemars « ventriloques ». « Pour un sculpteur, saisir a une autre portée… que pour un intellectuel ». Dès lors, le roman acquiert un côté brut, des mots les uns à côté des autres, dans une rupture de logique ou de construction. La vie. Car croire que la vie est cohérente est une idée romanesque, mais pas une idée de roman. Au départ, il y a indéniablement manque : « Vous me dites que je suis la vie et je pleure de frustration. Je roucoule de supplication ». Viennent les grandes questions sur l’amour, c’est-à-dire, le partage de l’indicible, que l’art peut approcher, parce que c’est là, sans doute, l’une de ses fonctions.
Parc
92 pages, 80 FF
Premiers romans La Main d’Hermès
mars 2000 | Le Matricule des Anges n°30
| par
Franck Mannoni
Un livre
La Main d’Hermès
Par
Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°30
, mars 2000.