RUBRIQUE Entretiens
Les articles
Le vilain rêve
De l’utilité de lire Le Grand Sommeil dans la retraduction de Benoît Tadié, qui rend au premier roman de Chandler sa singularité triste et toujours frémissante.
Évidemment, on se souvient de l’adaptation d’Howard Hawks : clair-obscur au cordeau, récit au galop, érotisme incisif des dialogues Bogart/Bacall. Sauf que leur couple ne s’est jamais formé chez Raymond Chandler (où le détective Philip Marlowe repoussait toute manipulation des dames) ; que l’histoire y était beaucoup plus composite (Chandler ayant fondu l’intrigue de deux nouvelles antérieures, et se fichant assez d’une vraisemblance que le style seul se chargeait d’assurer) ; que la couleur d’ensemble du roman tirait, plutôt que vers le noir et blanc classieux consacré par la tradition,...
Un auteur
Les mots et les choses
Dans sa typographie et ses fragments biographiques, Jérôme Peignot expose les mystères de l’écriture et le principe de sa fantaisie, la typoésie.
Jérôme Peignot a l’œil vif et bien entraîné. Pour cause, spécialiste de l’histoire de l’écriture, il subit la rare hérédité d’une famille de fondeur de caractères -l’entreprise Deberny-Peignot à laquelle collabora Balzac-, d’un père qui a introduit la photocomposition en France et dirigé les éditions des Arts et Métiers graphiques ainsi que celle d’une tante fameuse, Colette Peignot, sa...
Un auteur
Le livre des Italiens
Avec Acqua fondata, l’écrivain et traducteur Bernard Simeone raconte sa découverte de l’Italie à travers les portraits de villes et de leurs écrivains qu’il connaît bien. Ou comment atteindre l’essentiel par des fragments.
Bernard Simeone est un passeur des lettres italiennes. Si cette qualité de partage a trouvé jusqu’ici sa trace par la traduction de nombreux poètes et romanciers italiens (responsable aux éditions Verdier de la collection Terra d’altri, Bernard Simeone y a traduit Biamonti, Caproni, Doninelli, Erba, Luzi et Ortese), elle offre avec la parution d’Acqua fondata un témoignage littéraire d’une...
Un auteur
Bernard Manciet, le renard de la langue
Avec la publication de Per el Yiyo et L’Entarrement a Sabres, l’écrivain occitan Bernard Manciet poursuit une œuvre vivifiante.Sa langue gorgée de colère, de volupté et de sensualité fertilise également la terre de ses ancêtres.Une voix qui étouffe purismes et dogmes.
Vous en avez rêvé, l’Occitanie l’a fait. De récentes lectures/mises en scène, à Bordeaux et au festival d’automne de Paris, ont permis d’élargir l’audience du poète Bernard Manciet, âgé aujourd’hui de soixante-douze ans. Traduit en français par ses soins, l’homme a écrit en occitan une œuvre comprenant poésie, romans et essais. L’écrivain vit près de Sabres, dans les Landes, un village auquel...
Un auteur
A l’ombre de la vie
Le nouveau roman de René Frégni décrit un univers qu’il connaît bien : la prison. Où se pdent les hommes oscille entre révolte et tendresse. Avec bonheur.
À Manosque où vit René Frégni, le soleil possède la même chaleur que celui qui dénude les bras des femmes dans son nouveau roman. Un soleil qui gonfle le cœur des détenus des prisons d’Aix et des Baumettes à Marseille et du centre de détention de Salon-de-Provence où l’écrivain anime des ateliers d’écriture. Tout comme Ralph, le narrateur du livre.
Une visite dilettante du centre ville de...