auteur Paul Beatty
A propos
Le grain des mots
Paul Beatty s’interroge de nouveau sur la fiction de l’identité noire et trace un portrait sans concession d’une Amérique bien-pensante.
L’identité noire, écrivait Paul Beatty dans Slumberland (Seuil, 2009), c’est du passé, et moi, pour ma part, je ne pourrais m’en réjouir davantage, parce que désormais je suis libre d’aller au centre de bronzage si j’en ai envie, et j’en ai envie. » Cette question de l’identité était déjà au cœur d’American Prophet, son premier roman, aujourd’hui traduit aux éditions du Passage du Nord-Ouest. Ce roman halluciné se présente sous forme de mémoires. Gunnar Kaufman, le narrateur, commence par raconter sa généalogie. Parmi ses ascendants des esclaves veules ou opportunistes, des hommes libres...
Ouvrages chroniqués
Tuff
de
Paul Beatty
2018
Paul Beatty met en scène la drolatique trajectoire d’un caïd qui va se lancer malgré lui dans la politique.
Ce n’est pas dans les HLM d’East Harlem où il est considéré de tous que s’ouvre le roman, mais à Brooklyn, dans un squat de junkies. Tuff, 150 kg, n’en revient toujours pas d’être en vie, de n’avoir pris aucune balle lors de la fusillade qui a décimé tous ses partenaires. Ce miracle, il le doit au fait de s’être évanoui lorsque ça a commencé à tirer, au fait de s’être lamentablement retrouvé « au tapis, aussi K.O. qu’un Blanc catégorie poids lourds sur un ring de boxe et, tout comme ce Blanc, une honte de sa race ». Ébranlé, Tuff décide qu’à 22 ans, il est temps de se ranger. Avec...
Moi contre les Etats-Unis d’Amérique
de
Paul Beatty
2015
L’écrivain afro-américain Paul Beatty revient sur le devant de la scène avec un roman plus provocateur que jamais.
C’est sans doute difficile à croire venant d’un Noir, mais je n’ai jamais rien volé. (…) Je n’ai jamais cambriolé de maison. Jamais braqué de magasin de spiritueux. Jamais, dans un bus ou un métro bondé, assis sur une place réservée aux personnes âgées, je n’ai sorti mon énorme pénis pour me masturber à satiété d’un air pervers mais étrangement las. » Dès les premières lignes, le lecteur comprend que l’humour dévastateur de Beatty ne craint ni de se jouer des clichés ni du politiquement correct. Oscillant entre finesse d’esprit et outrance, Beatty relate le cheminement qui a conduit...