éditions Unes
A propos
Une maison comme Unes
Éditeur de littérature et de poésie, Unes a su marquer sa différence. Et réussir sa succession. Avec discrétion, l’enseigne publie son 300e livre.
Parisien d’origine, François Heusbourg est né la même année que la maison d’édition qu’il dirige. En 2013, il reprenait les rênes de Unes, fondée par Jean-Pierre Sintive en 1981, en sommeil depuis 2002. « Un bel exemple de transmission », reconnaît le jeune éditeur, également poète et traducteur. Il dit ça avec une émotion non feinte. Lancée avec Le Visage volé, de Jean-Louis Giovannoni, cette discrète maison de caractère, reconnaissable à sa maquette épurée, son exigence typographique, sa vignette de couverture, accueille des voix poétiques qui comptent. Son catalogue s’apparente à une...
Une histoire d’Unes
Pour accompagner l’exposition, la ville de Nîmes publie un très beau catalogue. L’édition est précieuse quand elle est exercée par un véritable éditeur.
L’ouvrage est volumineux avec le fort grammage du papier et son cahier iconographique en quadrichromie, dont on regrette qu’il soit un peu court. On y trouve répertoriées en fin de volume, les 240 publications des défuntes éditions Unes, qui ne sont pas aussi mortes cependant qu’il y paraît.
Pour le reste, on suit, durant 230 pages, l’histoire de la maison d’édition créée par Jean-Pierre...
Une maison comme Unes
Les éditions Unes existent depuis seize ans. Avec Jean-Pierre Sintive, fondateur et directeur, récit d’une promesse tenue, d’un parcours élégant parmi la création poétique, le tout agrémenté d’une distinction entre livres et « lavres ». Entre livres et produits industriels ?.
Jean-Pierre Sintive habite Draguignan, dans le Var ; il dit aimer le soleil, la quiétude de son jardin ; mais aussi les paysages irlandais, les heures obscures des comptoirs. Un voile de fumée qu’il renouvelle fréquemment couvre des sourires discrets. Il a l’élégance de ceux qui n’attendent rien ou trop ; il avoue sereinement avoir un ou deux comptes à régler. On lui devine quelques...
Ouvrages chroniqués
Par argument de mort
de
Patrick Wateau
Lmda N°27
Se plaçant face à l’insoutenable, la poésie de Patrick Wateau s’écrit dans une manière d’exténuation du langage, dans une radicalité qui cependant n’empêche pas un certain baroquisme, une certaine complaisance pour la putréfaction des chairs et les troubles flatulences des dépouilles.
Par argument de mort nous propose une peu réjouissante exploration du cadavre. De très courts textes assez...
Poésie du cadavre
août 1999
Personne
de
Collectif
,
Collectif
,
Antoine Emaz
2020
Lmda N°215
De Caisse claire au livre posthume Personne, la même quête de sensible se poursuit : douce et lumineuse, la voix d’antoine emaz s’appuie sur un regard toujours au plus près du geste d’écrire.
Né en 1955 à Paris, Antoine Emaz est décédé en 2019 à Angers, où il vivait. Depuis les années 80, son œuvre désormais importante s’inscrit dans la lignée de poètes comme Reverdy, Guillevic, ou encore Du Bouchet sur lesquels il a mené également une réflexion de critique littéraire. Déjà édité en 1996, le poème intitulé Personne donne son titre à ce recueil qui vient de paraître. Conçus à plus...
Un artisan du langage
juillet 2020
Petite Ame
Illustration(s) de Valérie-Catherine Richez
de
Valérie-Catherine Richez
Lmda N°27
Valérie-Catherine Richez écrit sans complaisance, avec une extrême lucidité qui pourtant ne bascule pas dans le pessimisme. L’auteur s’interroge sur l’Être, sur l’âme, non pas au sens religieux mais plutôt au sens métaphysique. Dans ce recueil, elle nous donne à lire des poèmes qui parlent de l’attention au monde, de l’attention à soi-même comme faisant partie du monde tout en gardant la...
Petit âme
août 1999
Poème en trois sections
de
Geoffrey Squires
2016
Lmda N°180
Reprises, recadrages, déplacements, répétitions différées, tels sont les axes que l’écriture de Geoffrey Squires ne cesse d’ajuster dans ses poèmes, y cherchant l’angle juste de leur apparition. La citation de Merleau-Ponty qui ouvre l’opus dit clairement le jeu du monde qu’il entend porter à sa langue comme à sa condition : « Après tout, le monde est autour de moi, non devant moi ». Ce...
Poème en trois sections de Geoffrey Squires
février 2017
Poésies
de
Herman Melville
2022
Lmda N°238
Poèmes, de Herman Melville
C’est une longue histoire. Au reste, je suis incapable de dire à quand elle remonte. Ni ce qui en a été l’élément déclencheur. Il se trouve que Melville est une obsession. J’ai lu Moby Dick quand j’avais une dizaine d’années, dans une version « pour la jeunesse », autrement dit une version dont on avait expurgé la dimension téléologique pour n’en retenir que la trame de la chasse. Un Moby...
Thierry Gillybœuf
novembre 2022
Première version du monde
de
Esther Tellermann
2018
Lmda N°198
L’humanité a perdu le goût de la fable. Tragique désillusion dont Esther Tellermann nous distille un récit extrême.
Étrange, hors du commun, cette Première version du monde signée Esther Tellermann, poète et psychanalyste dont l’œuvre compte désormais une quinzaine de titres depuis Première apparition avec épaisseur (Flammarion, 1986) jusqu’à Éternité à coudre (Unes, 2016). Se situant dans la lignée d’un précédent récit en prose, Une odeur humaine (Farrago/Léo Scheer, 2004), il multiplie les instances...
Une odeur de détresse
novembre 2018
Le Printemps et le reste
de
William Carlos Williams
Lmda N°31
Le double succès de Pas revoir et de ses traductions n’empêchent pas Valérie Rouzeau de voir rouge. Avec Neige rien, recueil d’admirables poèmes courts, sa colère l’ouvre au monde. Impressionnante.
Valérie Rouzeau a émis le souhait de vivre en poésie. Depuis la publication de Je trouverai le titre après en 1984 et la création d’une revue éphémère, Le Squelette laboureur (Nevers, 1990-1991), elle y est parvenue. Admettons qu’elle est obstinée. Elle fréquente les hôtels, les gares, les écoles et les ateliers d’écriture plus que cet appartement parisien où elle écrit. Sa vie pourtant est...
L’alarme et les mots
juillet 2000