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Domaine français Il y a quand même dans la rue…

novembre 2023 | Le Matricule des Anges n°248 | par Chloé Brendlé

Il y a quand même dans la rue des gens qui passent

Par des temps obscurs on cherche une lueur dans les livres – une voix amie qui nous parle. Celle de Robert Bober est tout à la fois secourable, bouleversée, drôle, hésitante, irrémédiablement humaine. Il y a trois ans, en pleine crise du Covid, il publiait Par instants la vie n’est pas sûre, une longue lettre adressée à Pierre Dumayet, le réalisateur des émissions « Lectures pour tous » et « Lire c’est vivre », aux côtés duquel il travailla et chemina après avoir été tailleur, puis assistant de François Truffaut. Il y tissait les souvenirs de rencontres capitales, les citations de livres aimés et des photographies. Dans une nouvelle lettre, Il y a quand même dans la rue des gens qui passent, il poursuit le dialogue avec ses chers disparus mais aussi les nouveaux venus. Son texte est hanté par des figures de doubles fraternels, Henri Beck, l’ami de 11 ans pour toujours, raflé avec sa famille au Vélodrome d’Hiver, Georges Perec, mais aussi les Marx Brothers. Ce livre comme le précédent est un recueil hospitalier : il incorpore des réactions de lecteurs, des commentaires inédits de portraits par l’historienne Mona Ozouf et le romancier Éric Vuillard. C’est le livre d’un jeune écrivain de plus de 90 ans (il commença à publier tard), qui fonctionne comme la mémoire par cercles concentriques, digressions – on prend le temps de le feuilleter, rêver sur une photographie, relire. C’est un autoportrait de soi en lecteur des autres et en éternel enfant attentif au présent qui l’entoure. Les murs de la Butte aux Cailles, où ses parents réfugiés juifs de Pologne puis d’Allemagne ouvrirent leur magasin de fabrication de tiges de chaussures, le conduisent en Ukraine par l’intermédiaire des fresques de Julien Malland, aux côtés des enfants, toujours. On a envie de rester avec ces mots d’Éric Vuillard commentant un cliché méconnu de Jean Moulin perché sur les épaules de son père : « Essayons de nous en tenir à un enfant. »

Chloé Brendlé

Il y a quand même dans la rue des gens qui passent
Robert Bober
P.O.L, 272 pages, 23

Il y a quand même dans la rue… Par Chloé Brendlé
Le Matricule des Anges n°248 , novembre 2023.
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