La rédaction Chloé Brendlé

Articles
Des livres
Les Sources
de
Marie-Hélène Lafon
Où sont les hommes ?
de
Marie-Hélène Lafon
Les Corps étrangers
de
Marie-Hélène Lafon
Corps de ferme
L’auteure des Derniers Indiens, des Pays et d’Histoire du fils observe les blessures des êtres et des paysages du Cantal dans de nouveaux récits aussi concis que saisissants.
Il y a des corps et des paysages, les uns dans les autres, contre les autres. C’est le mari et père dans la première phrase des Sources, « Il dort sur le banc. » ; c’est sa femme à la « viande (…) lourde » et au corps « terré » – une ferme apparemment prospère. Ce sont des corps avant d’être des noms, Pierre, Claire, La Bouysse puis Soulages, Fridières, Isabelle, Gilles et à nouveau Claire. Marie-Hélène Lafon déplie peu à peu une géographie intime, faite de gestes, de cicatrices, de saisons.
Les êtres qu’elle présente sont pleins de recoins et leurs familles s’apparentent à des lieux,...
L’âge de détruire
C’est un beau titre emprunté à Virginia Woolf et un premier roman intrigant. De la destruction le lecteur ne perçoit au début pas grand-chose : il s’agit pour la toute jeune héroïne et narratrice d’emménager avec sa mère dans leur nouvel appartement. La mère et l’écrivaine meublent donc l’espace d’objets et de notations réalistes – façon Minuit. Alternent alors scènes domestiques et scènes...
Malgré nous
Dans Connemara, Nicolas Mathieu saisit deux quadras à la croisée des chemins. Et ambitionne de tracer une épopée acidulée des classes dites moyennes entre deux siècles.
Connemara c’est Sardou et c’est aussi Cornécourt, une petite ville fictive des Vosges, où se sont croisés Hélène Poirot et Christophe Marchal au temps dilaté de l’adolescence. L’un est resté, l’autre est partie ; quelque vingt ans plus tard, elle revient, la réussite familiale et sociale de surface en plus – ils se revoient. À partir de ce scénario de romance et de l’image rose-bleutée de...
Mesures du désert
Nous avons décidé il y a longtemps déjà que nous marcherions à huit mètres les uns des autres, fouillerions du regard jusqu’aux pieds du voisin, et tournerions résolument le dos au soleil trop éblouissant. Que nous ne progresserions ni trop vite ni trop lentement. » Parmi les chasseurs de météorites réunis régulièrement dans le désert d’Atacama se trouve Matthieu Gounelle, chercheur du Muséum...
KO social
Dans G.A.V., Marin Fouqué propose une narration chorale de notre société unie-désunie autour d’un commissariat de police. Inégal mais percutant.
Il est des nuits où l’on se réveille enfin. » Cette phrase extraite d’un des récits qui composent la polyphonie de G.A.V. pourrait servir de mantra à l’ensemble du livre, tant l’horizon du deuxième roman de Marin Fouqué semble celui d’une prise de conscience et d’une révolte.
En 2019, l’auteur donnait la parole à un jeune de la grande couronne parisienne, ni banlieusard ni campagnard –...