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Domaine français Huit mètres carrés

mai 2023 | Le Matricule des Anges n°243 | par Anthony Dufraisse

Fabienne Swiatly raconte son année passée dans une cabane-roulotte.

Une année en caboulotte

Parfois, je suis étonnée que l’essentiel de ma vie actuelle concerne l’écriture. La littérature. Mon étonnement d’oser le noter sur les fiches de renseignements : Écrivaine. » C’est drôle, tout de même, que Fabienne Swiatly puisse encore s’étonner d’être écrivaine, au point même d’en douter : pour nous qui avons lu tous ses livres (Gagner sa vie, Boire et plus, Unité de vie, Du côté des hommes…), il ne fait aucun doute qu’elle l’est, bel et bien. Le titre de son nouveau livre fait sourire : contraction des mots cabane et roulotte, la Caboulotte désigne un endroit exigu : huit mètres carrés, « un habitat réalisé par l’homme qui m’aimait ». Elle parle au passé de ce compagnon qui ne partage donc plus sa vie mais c’est bien au présent qu’elle décrit son expérience de vie, une année durant, à 63 ans, dans ce lieu atypique, « posée sur une aire naturelle dans les hauteurs d’un village drômois au milieu des pins, des chênes et des prés où viennent braire quelques ânes ». Des ânes que l’on peut d’ailleurs voir en couverture du livre ; ils se sont laissé tirer le portrait par l’autrice. Mois après mois Swiatly raconte ainsi son quotidien, au fil des saisons dans la région. Sa bonne humeur tient souvent à un fil ; la bienveillance d’un voisin de passage, la présence d’une mésange qui la visite, une « magnifique paire de chaussettes vert épinard en laine de mérinos », une bouillote tout contre un dos douloureux, une rencontre ici ou là, comme celle avec un ostéo anglais, ses lectures parmi lesquelles l’œuvre de Violette Leduc, des livres d’Annie Ernaux ou les carnets de Pierre Bergounioux. « Il a la dépression austère, moi, j’ai la déprime hystérique », note-t-elle, un jour de vague à l’âme en décembre, à propos de ce dernier.
Dans ce journal de bord tenu au moment où la France poursuit, avec un reste de gueule de bois, sa sortie de la crise sanitaire, Fabienne Swiatly compose autant avec la rigueur du climat drômois qu’avec l’instabilité de son tempérament et les assauts de celle qu’elle appelle « la méduse ». Comprendre : le doute, l’inquiétude, l’incertitude. « De toute façon, cela ne s’arrêtera pas. J’écris, chaque jour, c’est ainsi ». La situation en Ukraine, l’élection présidentielle, la pandémie qui ailleurs persiste… « l’époque accablante » n’est pas, tant s’en faut, absente de ces pages : le choix de vie de Fabienne Swiatly n’est pas un isolement permanent ou une réclusion volontaire, non, c’est bien plutôt un pas de côté. « Je ne vis pas en dehors, je vis différemment de mes années passées. Un peu plus solitaire que mon entourage, ce qui ne m’empêche pas d’être de ce monde ». Au gré de ses déplacements pour des interventions littéraires ou des commandes d’écriture, elle reste à l’écoute des gens et de l’actualité. Ce récit est aussi celui, en pointillé, des préparatifs d’une expérience à venir : l’autrice aménage un fourgon pour tracer la route. Peut-être le sujet de son prochain livre…

Anthony Dufraisse

Une année en caboulotte
Fabienne Swiatly
La Fosse aux ours, 128 pages, 16

Huit mètres carrés Par Anthony Dufraisse
Le Matricule des Anges n°243 , mai 2023.
LMDA papier n°243
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