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Domaine étranger Pour les disparues

septembre 2020 | Le Matricule des Anges n°216 | par Franck Mannoni

Il est des fantômes qui ne veulent pas rester dans l’au-delà. La jeune fille que tout le monde surnomme Mangeterre le sait bien. À l’enterrement de sa mère, la terre qu’elle porte à sa bouche lui parle. Dans une transe magique, l’adolescente, qui apparaît comme une chamane, voit la scène de sa fin, et « le soleil saigne ». Le premier roman de l’auteure argentine Dolores Reyes commence par ce point culminant. La couleur du récit est posée : il s’agira d’un conte moderne fantastique, teinté de réalisme. À Buenos Aires, l’adolescente doit composer avec sa double vie. D’un côté, les soirées undergound, les émois des rencontres, la vie en autonomie dans la maison qu’elle partage avec son frère ; de l’autre, l’appel des personnes victimes de morts violentes et les visites de ceux qui cherchent des proches disparus. Dans ce pays d’Amérique du Sud où l’histoire des peuples premiers est encore vive, personne ne semble surpris par ce pouvoir surnaturel. L’eau occupe une place importante dans ce monde syncrétique où la nature agit comme une puissance absolue. Mangeterre saute ainsi dans un fleuve où s’est noyée une jeune femme pour connaître les circonstances exactes de sa mort tragique. Et les images surgissent. Pour Dolores Reyes, l’accumulation de crimes est un moyen de dénoncer les violences subies par les plus fragiles. Les femmes occupent la première place de ce drame sociétal, les enfants les accompagnent. Mangeterre catalyse à elle seule ces souffrances orphelines : « J’étais triste pour nous toutes. Immensément triste ». Face à cette succession de disparitions inexpliquées, comment ne pas penser aux « desaparecidos » durant la dictature militaire argentine (1976-1983). Si les causes diffèrent, la détresse de ceux qui restent sans réponse face à l’absence trouve dans ce roman édifiant un point de convergence.

Franck Mannoni

Mangeterre, de Dolores Reyes
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Isabelle Gugnon
Éditions de l’Observatoire, 207 pages, 20

Pour les disparues Par Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°216 , septembre 2020.
LMDA papier n°216
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