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Événement & Grand Fonds Un autre usage du monde

mai 2011 | Le Matricule des Anges n°123 | par Richard Blin

De la célébration de son Valais de cœur à la découverte de l’Afghanistan, c’est à sauver ce qui peut l’être de la beauté terrestre que s’est voué Maurice Chappaz. Entre plainte et louange et dans l’espace partageable de la parole.

Il avait besoin d’espace et d’un pays où il neige, aimait le latin et le chant grégorien, les airs de flûte de l’Inde et le folklore « si bêtement méprisé ». Poète suisse né en 1916, mort en 2009, alpiniste, vigneron, grand voyageur, Maurice Chappaz aura passé sa vie à tenter de concilier nature et littérature, errance et attachement au terroir, ce canton du Valais qui est ce que la Suisse romande a de plus rude, un pays dont « les véritables vierges étaient encore nos cimes », un jardin virgilien enclos par des montagnes « tournant sur elles-mêmes comme les pétales d’une immense rose ».
Venu au monde dans une famille de notaires et d’avocats, Chappaz fera des études chez les Pères, au collège de Saint-Maurice, avant d’entamer des études de droit dont il se détournera vite pour conquérir une liberté dont l’écriture sera tout à la fois le moyen et l’accomplissement. Il devient alors une sorte de poète errant se grisant de la volupté de sentir, « c’est-à-dire comprendre autant que dompter ». Vivant « comme un mulot dans un peu de campagne », posant sur les choses un regard quasi originel, attentif à la simple et heureuse évidence de l’eau ou de la neige, du ciel et de la nuit, de l’ici et du maintenant, il s’agit pour lui de « s’ouvrir à la fraternité de tout ce qui respire sans s’embarrasser d’aucun credo », même si, dans un milieu où l’on pense que le travail est utile et l’art inutile, une telle différence est difficile à vivre. Il sera employé de banque, convoyeur de jarres d’eau-de-vie, subsistera souvent grâce aux aumônes de sa famille avant de publier deux recueils chantant un Valais à la fois réel et rêvé : Verdures de la nuit (1945) et Grandes journées de printemps (réédités chez Fata Morgana comme le reste de l’œuvre poétique).
Mais avec le livre suivant, Testament du Haut-Rhône (1953), c’est la rupture. Ce Valais qui a été si longtemps « une île et une Bible », et que caractérisait une sorte d’unité consubstantielle entre monde paysan et monde naturel, commence à basculer dans le monde moderne. Ce monde en train de disparaître, il veut le saisir par le chant, le sauver par l’écriture. Mais déchiré entre la détresse d’une certaine forme d’exclusion et son ardeur à vivre – mariage, naissance des enfants, exploitation des vignes de l’Oncle, conseiller d’Etat et bâtisseur du Valais moderne –, Chappaz va s’enrôler comme aide-géomètre (1956-1958) sur le chantier du barrage de la Grande Dixence. Il en rapportera deux livres, Le Valais au gosier de grive (1960) et le Chant de la Grande Dixence (1961) – où il célèbre les amours monstrueuses du « social » et du « progrès » – auxquelles le barrage donne un corps gigantesque, quelque chose d’immensément vaste où se pétrit et se pétrifie la nature en une gestation aussi féerique que diabolique – même s’il avoue sa fascination devant cette manière de refaçonner le monde.
Cette fin de la paysannerie virgilienne (Chappaz a traduit les Géorgiques), et la façon qu’il a...

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