La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie Le dépays de Rose

janvier 2006 | Le Matricule des Anges n°69 | par Emmanuel Laugier

Rose Ausländer, née en 1901 en Bucovine, encore province autrichienne, publie son premier livre (L’Arc-en-ciel) en 1939, en allemand, chez le même éditeur que Paul Celan (qu’elle rencontre en Bucovine l’été 41 puis à Paris en 57), après un premier exil aux États-Unis lors de l’entrée en Bucovine des troupes russes. Elle retrouvera son pays en 1931, puis gagne à nouveau l’Amérique en 46, face à la montée croissante de l’antisémitisme, où elle écrira et traduira en anglais, encouragée par E. E. Cummings, M. Moore et William Carlos Williams. La poésie de Rose Ausländer, comme celle de Celan, trouvera alors sa nécessité dans cette énergie du désespoir, propre à la rage d’écrire une poésie de l’après-Auschwitz. Les vingt-trois poèmes de Cercles (Kreisen)*, présentés en version bilingue et superbement accompagnés de gravures de Marfa Indoukaeva, appartiennent à un ensemble de textes écrits entre 1970-74. Poèmes à la netteté d’un rectangle (boîte de la mémoire et tombeau), travaillés au couteau, sans hermétisme aucun, ils n’ont rien de distant, ne tiennent pas le lecteur dans le lointain de leur écho. Bien au contraire, ils émeuvent par la simplicité de récit, de remémoration, de constat, qu’ils déploient, à l’exemple de cette tâche existentielle que « Mon poème » dit si fortement : « Mon poème/ je te respire/ inspire expire// La terre/ te respire me respire/ expire inspire// Né de son souffle mon poème ». Ou encore, dans « Ressuscités I », ce qui devrait être mémoire inaltérable de la condition des hommes : « Nous parlons/ doucement/ avec des frères/ réssuscités ».

* Également disponibles en français Je compte les étoiles de mes mots (L’Âge d’Homme, 2000) et Cristal (Bf Éditions, 2000)

Cercles de Rose Ausländer
Traduit de l’allemand et présenté par Dominique Venard, Éditions Æncrages & co, 62 pages, 14

Le dépays de Rose Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°69 , janvier 2006.
LMDA papier n°69
6,50 
LMDA PDF n°69
4,00