Une femme, un béret rouge sur la tête… « Et qui c’est le grand méchant loup ? » Pour cette phrase répétée à vingt ans d’intervalle par deux hommes différents, « … peu à peu arrivent les images/ Les vieilles images…/ Et en superposé les nouvelles…/ C’est comme des diapos corrigées/ Ou l’ancien et le nouveau visage glissent l’un sur l’autre/ Jusqu’à la confusion… »
Louise Doutreligne donne à entendre la langue du désir de la Bancale, « la frôleuse de mort », « la renée de la renaissance », celle qui, déjà, a failli mourir à la naissance. La Bancale, « On ne peut plus lui faire de mal/ Le mal a été fait/ En une seule fois/ « Toi c’est moi Moi c’est toi »/ Il n’y a pas plus à faire/ Définitif ». Et depuis elle cherche toujours le même homme. Mais un jour la Bancale balance les mots enfouis. Louise Doutreligne offre par ce monologue, une confession féminine impudique, érotique, sensuelle et fantasmée dans une langue hachée, haletante, troublée. Les temps se mélangent, de l’enfance à la femme, les zooms avant et les zooms arrière se superposent pour donner à entendre la voix des viscères, du sexe, des entrailles, des blessures, des morts et finalement de la renaissance et du désir de vivre.
Cette pièce poursuit la nouvelle collection liée aux manifestations « Texte nu/Mots d’auteur ». La Bancale se balance a été lue par Ariane Ascaride au Théâtre du Rond-Point.
La Bancale se balance de Louise Doutreligne
Éditions Théâtrales, 48 pages, 9,50 €
Théâtre Les mots viscères
juin 2004 | Le Matricule des Anges n°54
| par
Laurence Cazaux
Un livre
Les mots viscères
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°54
, juin 2004.