Passage d’encres N°11 « Lundi matin »
Cette revue semestrielle réussit son pari esthétique. De grand format (240x275), ce N°11 consacré à chaque matin de la semaine séduit d’abord l’œil et le toucher par une richesse de papiers (pas moins de neuf dont un Calque) où alternent interventions plastiques, poèmes, proses et courts essais. La typographie constitue ici un champ d’investigation où la recherche graphique contribue à l’élaboration du sens. Impeccablement éditée, cette livraison intrigue par sa construction (quels rapports les textes entretiennent-ils entre eux et avec le thème ?) Profitant du travail typographique, Citizen P. donne le meilleur de ce numéro : un texte drolatique qui reprend les propos échangés autour d’une caisse de supermarché. On relèvera le très court texte de Michelle Labbé au non-sens troublant : « Puis j’ai tué le cochon. Ça n’a pas été facile, il était à l’envers » ou la musicalité de celui, manuscrit, de Joël Clair Bastard. Bel objet, Passage d’encres hélas passe trop vite sur des œuvres qui auraient besoin de plus de pages pour mieux imprégner le lecteur. Un si bel écrin, n’a peut-être pas besoin de recueillir autant de pierres.
Passage d’encres N°11
146 pages, 130 FF - Abt : 300 FF
16, rue de Paris 93230 Romainville