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Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire, bruissant tout chaud du macadam et une finesse d’esprit à faire crever de jalousie nos piètres penseurs. Les onze nouvelles de son recueil Chiennes de garde composent une sorte de roman, puisque les...
Des livres
La Bruyère incendiée
de
Colm Tóibín
Bad Blood
de
Colm Tóibín
Colm Tóibín l’européen
Ecrivain voyageur et journaliste attentif, Colm Toíbín est en passe de devenir une des figures de la jeune litérature irlandaise (avec Joseph O’Connor). Sa recette : rester au plus près des faits, réels ou fictionnels.
Dans Bad Blood, le livre où il raconte ses pérégrinations pédestres sur la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, un des hôtes de Colm Tóibín le prend pour un comédien homonyme. Méprise facile quand on rencontre l’écrivain, dont le visage laisserait rêveur le mime Marceau lui-même.
Journaliste, critique littéraire et grand voyageur, Colm Tóibín, dans son premier roman...
Du côté des anciens
Dans ses Derniers poèmes (Verdier, 1994), Yeats interpellait ses concitoyens d’un « Poètes, sculpteurs, mettez-vous à l’œuvre ». L’histoire ne dit pas si son injonction fut suivie d’effet, mais à en juger par l’audience des écrivains irlandais, elle peut a posteriori sembler superflue. Certaines mauvaises langues prétendent même que le meilleur de la littérature anglaise est irlandais… Il est...
Belfast, année zéro
Belfast, l’omniprésente menace de mort qui semble y régner, le volume d’armes qui semble y circuler constitue un décor particulièrement adapté au roman noir. En y situant l’action de son roman, Le Trépasseur, Eoin McNamee joue de la noirceur propre à Belfast tout comme Léo Malet jouait de celle du Paris de la fin de la guerre. Victor Kelly, petite frappe protestante qui se sent obligé de...
Mais il ne se passe rien dans cette maison
« Mais il ne se passe rien dans cette maison » Extraits d’une lettre inédite de Kikos Kachtitsis à E.C. Gonatas Traducteur en grec de Wolls, d’Ivan Goll et de Pierre Bettencourt, E.C. Gonatas est l’auteur d’une oeuvre concise, dans la lignée de Borges et de Maurice Blanchot. L’ensemble de ses écrits a été publié aux éditions Hatier. Né en 1924, il fut lié au groupe qui, autour de la revue Diagonale de Salonique, devait réunir N. G. Pendzikis, Takis Sinopoulos, Giorgos Délios et Kachtitsis lui-même. Il s’agissait, selon Papadimitrakopoulos, d’une « équipe presque communautaire », au sein de laquelle l’auteur de L’Hôtel Atlantic pouvait exprimer librement son goût pour le fantastique et l’univers des rêves. E.C. Gonatas fut l’un des principaux correspondants de Kachtitsis : avec lui se poursuivit le « tradition de l’encouragement » qu’évoquait ce dernier en 1965, tradition amicale qui lui paraissait inséparable de la création littéraire. Kachtitsis se réfère ici à La Mort de Croqueville, texte bref qu’il publia en 1947. Le dernier paragraphe peut être lu comme une critique de L’Hôtel Atlantic.
Le fait que vous ayez consacré des années [à cette traduction] m’a énormément réjoui. Je vous dis cela car je suis étonné par le culot de ceux qui se contentent de jeter un coup d’œil à un texte et qui se mettent aussitôt après à le « traduire ». À mon sens, la traduction est un travail auquel on doit consacrer sa vie, le traducteur doit subir le même martyre créateur qu’a traversé...