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Domaine étranger Héros du marigot

juin 2022 | Le Matricule des Anges n°234 | par Dominique Aussenac

Puissant, prégnant, pathétique, le premier roman de Shelby Foote (1916-2005), salué par William Faulkner, est enfin traduit.

Bart le magnifique

Les temps changent, les valeurs et les insultes aussi. Faut-il recontextualiser et filtrer les œuvres littéraires au risque de les altérer ? Les éditions Autrement ont pris la décision de supprimer ou de réduire le qualificatif de « nègre » dans la réédition d’un roman de Joseph Conrad. Qu’en sera-t-il des termes de « youtre » ou « youpin » chez Céline ? Quant à la guerre de Sécession, à l’esclavage, au racisme, suffira-t-il de changer un mot pour les édulcorer ?
Les descriptions de « nègres » dans Bart le magnifique. Requiem, comparés à certains endroits à des singes ne sont pas flatteuses. Pourtant Shelby Foote n’a rien d’un raciste. Il a pris plutôt dans ses engagements et ce roman le parti d’opprimés, pauvres, malchanceux qu’ils soient noirs, indiens, blancs ou femmes. Bien sûr, il redonne aussi un brillant et une dignité à cette aristocratie de planteurs qui, sécessionnistes et vaincus, ont du mal à retrouver splendeur et gloire passées. Lors de cette période assez confuse de Reconstruction, entre la fin de la guerre civile et le premier conflit mondial, il dresse le portrait d’un homme de peu, Hugh Bart, qui par courage, travail, abnégation, mais aussi probité et tolérance devient shérif, puis planteur multimillionnaire. Au-delà de l’étiquette ronflante de self-made-man, il porte en lui des valeurs quasi chevaleresques d’honneur et de générosité. Le développement du capitalisme, des banques, de la spéculation, le ruineront.
Asa, son petit-fils, narre ici son histoire sous la dictée de Billy boy, un ancien esclave. Le récit tel un métabolisme prend de multiples formes et genres. Récit d’aventure, épopée toute en expansion, moments plus intimes dilatés, fantastique crépusculaire effiloché, burlesque trépidant… notamment un passage d’une cinglante drôlerie mâtinée d’autodérision, qui convoque à la fois la mort et la littérature dans une mise en abîme. Lors d’une inondation, des esclaves ne sachant pas nager et sous la menace d’un flingue tentent de mettre en bière à l’intérieur d’un coffre-fort, un héroïque défunt avec comme unique linceul, ses écrits sur la guerre civile, l’œuvre d’une vie. Presque une parabole.
La puissance du roman tient aussi au fait qu’il transmet un bouillonnement, une dimension atavique, comme si tout un pays, les voix d’aïeux le traversaient, s’exprimant à travers lui. Ce Sud maudit, Shelby Foote le possède dans les moelles, le cœur, les viscères. Les mânes de ses anciens s’y bousculent et hurlent leurs gloires passées et leurs mistoufles futures. Son arrière-grand-père aristocrate planteur, opposé à la Sécession tout en étant colonel, possédait une centaine d’esclaves. Mais il y a aussi un grand-père, joueur invétéré ruiné. Un autre, juif allemand, qui de comptable finit par épouser la fille du patron, accumulant une fortune qui disparaît en fumée avec la crise économique de 1929. Un père mort trop tôt. Une mère jetée presque à la rue. Avec ces figures, il construit, pétrit Hugh Bart, son héros,...

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