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Domaine français Éclairer la nuit

mai 2022 | Le Matricule des Anges n°233 | par Valérie Nigdélian

Fondant histoire intime et collective dans un creuset unique, la Franco-Chilienne Carmen Castillo interroge la mémoire, l’engagement, l’exil. Bien plus qu’un témoignage sur les années Pinochet.

Un jour d’octobre à Santiago

Il y a quelques semaines à peine, le Chili vivait un moment historique. Avec Gabriel Boric, le tout nouveau président élu, le pays refermait une longue et sanglante parenthèse de près de cinquante ans. Et, avec la gauche de retour au pouvoir, décidait de remettre ses pas dans ceux d’une immense figure tutélaire suicidée lors du coup d’État du 11 septembre 1973 : Salvador Allende. L’occasion est donc belle – et c’est un euphémisme – de se plonger dans deux textes précieux de Carmen Castillo, Un jour d’octobre à Santiago et Ligne de fuite, publiés respectivement en 1980 et 1988, que Verdier réunit ici en un seul volume avec une préface de Joseph Andras. Témoin majeur de ces années de rêve éveillé que furent les « mille jours » d’Allende, puis du cauchemar imposé par « eux », « les hommes en noir », Castillo fut la compagne du secrétaire général du MIR, le Mouvement de la gauche révolutionnaire, Miguel Enríquez, abattu le 5 octobre 1974 par la police politique du régime. Grièvement blessée lors de l’assaut – elle était enceinte, perdra son enfant à la naissance –, elle ne dut son salut qu’à une immense mobilisation internationale (d’Angela Davis à Régis Debray) qui rendit l’exil possible. Depuis la France où elle vit depuis ces années-là, elle n’a cessé de témoigner, raconter, lutter contre l’oubli au travers de son travail de cinéaste notamment, « voir si, ensemble, on peut remuer les cendres ».
Ici, dans ces pages, la voilà qui tente de « reconstituer le parcours qui conduisit l’ennemi jusqu’à la maison de Santa Fe » en ce matin tragique « où tout devint grisâtre, où quelque chose dérailla pour toujours ». Cette petite maison bleue où elle vivait là, dit-elle, une vie de famille tout à fait normale et heureuse malgré la clandestinité, entre enfants et amis, confitures, pâtes pétries, engagement et travail, « la voracité de tout apprendre ». Vie solidaire, chaleureuse, intense, dont surgissent des souvenirs, des prénoms, des odeurs, des couleurs, comme autant d’éclats d’une matière profuse et toujours vivante. Castillo dit aussi la peur, le courage, les arrestations, la torture, la douleur mais, évitant « les mots du bouleversement et de l’effroi », elle dit la résistance, pas les pleurs. Les combattants, pas les victimes. Pas les larmes, mais le cri. Ici, histoire intime et histoire collective, bien plus que mêlées, se confondent, constituant un fil unique où l’une se révèle indissociable de l’autre. Où corps politique et corps amoureux n’existent que dans leur coprésence naturelle et indiscutable, l’un ne se vivant pas sans l’autre.
Peut-on alors imaginer ce qu’il reste lorsque l’un et l’autre sont interdits, barrés par le deuil et l’exil ? « Visage sans angle, traits défaits, masse inerte, qui flotte ». Dans ces textes qui ne cessent de creuser la perte – celle des êtres aimés, celle d’un rêve de société, celle d’un pays, d’une enfance, d’un foyer – et d’impossibles retrouvailles, Castillo s’affronte aussi à sa propre...

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