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Domaine étranger Lucy Gayheart

février 2010 | Le Matricule des Anges n°110 | par Yves Le Gall

Une petite ville au milieu des vastes plaines enneigées du Nebraska, le passage d’un traîneau avec ses grelots… Non il ne s’agit pas d’une carte de Noël mais du décor de Lucy Gayheart, roman de Willa Cather, l’une des grandes romancières américaines du XXe siècle. Auteur de Mon Antonia, son œuvre la plus connue, elle a surtout dépeint la vie de gens simples notamment de jeunes filles dans l’Amérique rurale du tout début du siècle dernier. Lucy Gayheart ne déroge pas à cette règle sinon que Lucy jeune et talentueuse pianiste est loin d’être frustre : « forme fluette en mouvement constant ; en train de danser de patiner ou de marcher d’un pas vif ». Sur fond de neige, il est difficile de distinguer sa frêle silhouette blanche. Même l’été, elle est indissociable de « ce monde en fleurs »… « laissant derrière elle, haies, bouquets de lilas, treilles d’un vert de laine, jonquilles en régiment ».
L’écriture est précise, sobre, infiniment suggestive, chargée de la nostalgie de moments fugitifs qui ne cessent de se dérober. On ne peut s’empêcher de penser à Schubert. Lucy a l’âge des premiers émois. Clement Sebastian, célèbre ténor la recrute comme accompagnatrice. Sa passion pour la musique, le charme de Clement, vont embraser cet être fragile qui ne demande qu’à se consumer dans l’amour. « Lucy le sentit s’emparer de tout ce qu’elle avait dans le cœur ; elle n’avait plus rien à refuser. Son souffle doux et profond paraissait l’aspirer tout entière, dissiper tout ce qu’il rencontrait de timidité, d’incertitude. »
Tout est trop beau, trop pur, trop rassurant : « chaque son, chaque silence avait la beauté de l’intimité et de la confiance ». Tant de finesse, tant de délicatesse génèrent l’inquiétude. Sommes-nous encore dans le réel ? Ou dans « ce monde invisible, inviolable » qui est celui de l’art, monde éphémère. Ne survivra que l’image de la délicieuse Lucy s’estompant à tout jamais dans la blancheur de l’hiver.

LUCY GAYHEART
DE WILLA CATHER
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Chénetier
Rivages, 235 pages, 20

Lucy Gayheart Par Yves Le Gall
Le Matricule des Anges n°110 , février 2010.
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