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Domaine étranger L’invention

juillet 2009 | Le Matricule des Anges n°105 | par Richard Blin

L' Invention de la vérité

L’écriture, chez Marta Morazzoni, révélée au public par La Jeune Fille au turban (P.O.L, 1988), cherche à se réaccorder avec le geste créateur. Il s’agit d’entrer en résonance avec une intériorité, de donner présence à des évidences radieuses. Dans l’altérité du sensible et en inventant la vérité. « On peut imaginer des choses fausses, et composer des choses fausses ; mais seule la vérité peut être inventée ». C’est autour de cette citation de John Ruskin qu’est construit son roman. Tout en jeu de miroir narratif, il évoque en parallèle l’élaboration de la tapisserie de Bayeux - ce chef-d’œuvre du Moyen Âge (1066-1077) racontant à la manière d’une bande dessinée, la bataille de Hastings - et le dernier voyage sur le continent du critique d’art, John Ruskin, venu à Amiens revoir la cathédrale à laquelle il allait consacrer un livre : La Bible d’Amiens.
Entre l’histoire dynamique de la réalisation collective par une reine et trois cents brodeuses de la Tapisserie - « Je veux, disait la reine, qu’elle ne soit pas moins belle que les œuvres des maîtres sculpteurs de la cathédrale » - et les visites de Ruskin à la cathédrale d’Amiens, se tissent échos et correspondances, se capte un peu de la lumière de la beauté rayonnante et s’élabore une conception de l’art comme manière de concilier l’Absence et le Réel. On y voit comment le monde s’ordonne autour de présences qui appellent et lient. C’est la Vierge dorée pour Ruskin, fasciné par sa jeunesse absolue, et c’est la relation silencieuse unissant Anne Elisabeth, une talentueuse brodeuse, à la reine. Des détails renvoyant chacun à ses hantises et à ses fantômes. À Ruskin et à son moi qui a tendance à se décoordonner, l’obligeant à se réfugier dans les méandres de son enfance ; à la reine et à Anne constatant qu’elles sont « nées au même art avec la même passion ». Un roman relevant autant de la broderie des lignes de vie et des chemins de la mémoire, que de la métaphore de l’écriture romanesque et de l’approche du mystère de la beauté.

L’INVENTION DE LA LIBERTÉ
DE MARTA MORAZZONI
Traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli, Actes Sud,
158 pages, 16

L’invention Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°105 , juillet 2009.
LMDA PDF n°105
4,00