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Événement & Grand Fonds Sang et poussière

janvier 2007 | Le Matricule des Anges n°79 | par Jean Laurenti

Après les déclassés et les dépossédés, l’histoire sanglante de l’Amérique et le romantisme sombre des orphelins du mythe de l’Ouest, Cormac McCarthy s’interroge désormais sur le naufrage d’une société qui ne connaît plus la valeur de l’humain.

Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme

De Cormac McCarthy on n’avait pas de nouvelles depuis sept ans. Depuis qu’en 1999 Des villes dans la plaine a clos le cycle romanesque intitulé « La trilogie des confins ». Située dans les années d’après-guerre, elle met en scène de jeunes garçons qui, à peine sortis de l’enfance, expriment un refus des valeurs modernes de l’Amérique industrielle. Rompant avec la terre natale et leur famille ils s’engagent dans un long périple qui va les emmener de l’autre côté de la frontière avec le Mexique et les faire basculer au-delà de leurs propres limites. John Grady Cole, Lacey Rawlins, dans De si jolis chevaux, et Billy Parham, dans Le Grand Passage, vont faire leur voyage en enfer, en un sens pas seulement métaphorique.
Même s’il est né en 1933 dans l’État de Rhodes Island, en Nouvelle Angleterre, McCarthy est un écrivain du Sud où il a vécu et vit encore : d’abord dans le Tennessee, cadre de ses premiers romans, jusqu’au magistral Suttree, puis au Texas (plus précisément à El Paso), cadre de Méridien de sang récit d’un massacre qui détruit sur le mode apocalyptique les codes du western, et territoire originel de la Trilogie.
Être un romancier américain, vivre et écrire dans le Sud, en faire le territoire d’une tragédie humaine sans cesse recommencée, c’est plus qu’il n’en faut pour que l’ombre du commandeur Faulkner surgisse du Mississippi pas si lointain. Comment dire avec une voix propre la solitude et la folie ? Comment exprimer la dépossession de soi, la violence pure, la dégradation de l’être, l’abjection ? Cormac McCarthy bâtit depuis quarante ans une œuvre dont la puissance se nourrit d’une vision du monde singulière. Son premier roman, Le Gardien du Verger, a certes reçu le Prix Faulkner en 1965. Mais c’est sa manière à lui, fort différente de celle du maître, que McCarthy donne à lire de livre en livre.
Les paysages de la frontière sont noyés dans une lumière blessante et ne livrent plus leur âpre beauté.
Dans les romans les plus récents, des personnages fourbus allaient sur des routes poussiéreuses, et une quête spirituelle qui ne se disait pas redoublait leur errance géographique. Avec Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme, on est sur un territoire où l’auteur nous a déjà emmenés la frontière du Texas avec le Mexique, le lieu du Grand passage. Cependant le pays est méconnaissable. Quelque chose s’est passé qui témoigne du glissement du monde vers l’abîme. Dans De si jolis chevaux, John Grady refusait de voir disparaître l’univers de ses ancêtres et partait vers un sud rêvé, un pays que le modernisme et le machinisme n’avaient pas encore rendu impropre à la chevauchée, au maintien d’un lien étroit entre hommes, terre et bêtes.
Quelques décennies plus tard, la mutation s’est achevée : les puissances obscures engendrées par les transformations économiques se sont emparées du monde. Depuis des bureaux panoramiques installés dans des immeubles aux portes blindées, des décideurs organisent de...

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