Poète d’origine tunisienne, Slahéddine Haddad aime à se tenir au plus près des choses, au plus (re)tenu de la parole, se voudrait proche du dromadaire « aux propos bien discrets ». Devant ces effets dépouillés, la narration d’un immédiat parfois coloré par ses terres d’origine, parfois trivial, bercé par cette voix du chuchotis, on ne sait guère, souvent, s’il s’agit là de poèmes ou de proses. Qu’importe. Un charme agit, dans l’interstice, et ne doit pas se rompre : « Ce n’est pas à cause du café que la parole est rompue sans lendemain, elle l’est dans l’étroitesse de ce qui paraît immense ». Courtes légendes et scènes crues alternent, du for intérieur au faible quotidien, passant de la batterie de l’indicible à celle de la cuisine : « il se peut que tout cela me renvoie vers ce que je ne peux évoquer par absence de courage et ce quelque chose qui résiste en moi, m’incite à oublier que la compote est prête ». Singulier.
Limaille
Slahéddine Haddad
Wigwam
non paginé, 30 FF (4,57 €)
Poésie Limaille
septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36
| par
Pierre Hild
Un livre
Limaille
Par
Pierre Hild
Le Matricule des Anges n°36
, septembre 2001.