Ce n’est ni parce que Kafka riait en lisant l’écrivain suisse, ni parce que Robert Musil et Max Brod ont salué en leur temps ces petites proses presque minimalistes qu’il nous faut aujourd’hui les apprécier sans réserve : de telles reconnaissances, enracinées dans un contexte littéraire et historique, n’ont rien de normatif. Publiés de 1902 à 1914, ces textes, qui hésitent entre dix lignes et dix pages, parlent un peu de tout (un incendie, une audition), dressent quelques portraits (celui de Kleist, il est vrai, a de quoi séduire), racontent des histoires sans début ni fin, qui tiennent autant de la pochade que du conte pour enfants, et qui se lisent sans grande attention, simplement parce que le propos est assez souvent gratuit. Bien sûr, l’ensemble n’est pas totalement dépourvu de beauté ; on peut même s’amuser des confidences des collégiens, des vagabondages incessants, de la fantaisie du style, ces morceaux n’en demeurent pas moins des textes mineurs.
Gallimard
Traduit de l’allemand
par Jean Launay
342 pages, 130 FF
Domaine étranger Les Rédactions de Fritz Kocher
mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26
| par
Didier Garcia
Un livre
Les Rédactions de Fritz Kocher
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°26
, mai 1999.