Composé de six poèmes, dont la plupart illustrent des œuvres de Ceccarelli, ayant pour support une nappe, ce court recueil de Josée Lapeyrère laisse pour le moins dubitatif. Le premier texte, Les Plis de la nappe, s’embourbe immédiatement dans sa « pléiade de plis », et ses allitérations faciles, feignant une agaçante naïveté : « une pluie de pleurs de plis/ de peur elle fit un pli/ qu’est-ce qu’une peur de pluie ?/ un pleur de peur ?/ qu’est-ce qu’un pli de pluie ?/ oh ! le beau parapluie !/ oh !/ le beau parapleur ! oh ! le parapli ! oh ! le grand parapeur !(…) ». Les autres poèmes ne sont guère plus convaincants, avec leurs enjambements systématiques et leurs métaphores éculées (« le ciel grande nappe »). Après avoir chanté les louanges de ces « îlots blancs », les auteurs, dans un texte commun, modestement appelé Les Questions et la méthode, retracent la démarche artistique du nappomaniaque, avant de citer tout naturellement Ponge et Cézanne. Le rapprochement dessert encore davantage ces amateurs de cotonnade.
Editions Al Dante
68 pages, 100 FF
Poésie Les Nappes
mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26
| par
Nathalie Dalain
Un livre
Les Nappes
Par
Nathalie Dalain
Le Matricule des Anges n°26
, mai 1999.