Pour un chien, à quoi peut bien ressembler l’espèce humaine ? Physiquement, c’est le « règne de l’épais, du bouffi et de l’éléphantesque » animée par « des salves de bouche » et des « gesticulations ». Ecrit en 1892, Le Journal d’un chien consigne pendant neuf mois les dissections canines du matériau humain. L’occasion pour Oskar Panizza de déployer comme un long ricanement son aversion et son dégoût pour l’homme en qui il ne voit que bouffonnerie et cabotinage. Ce texte, l’un des premiers de celui que Breton surnommait « le scorpion du calice », un peu inégal, préfigure néanmoins la veine future de cet enragé blasphémateur, pourfendeur des systèmes et des croyances, qui au gré des censures, des scandales et des peines de prison tenta de fuir son propre exil. Oskar Panizza termina les quinze dernières années de sa vie interné dans un sanatorium.
Ludd
traduit de l’allemand
par Dominique Dubuy
et Claude Riehl
91 pages, 85 FF
Domaine étranger Journal d’un chien
décembre 1994 | Le Matricule des Anges n°10
| par
Philippe Savary
Un livre
Journal d’un chien
Par
Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°10
, décembre 1994.