RUBRIQUE Traduction
Les articles
Carole Fily*
Un zèbre dans la guerre de Vladimir Vertlib
Comment traduire en français un roman allemand écrit par un Russe ? C’est toujours la question que je me pose avant de commencer un texte de Vladimir Vertlib1 ; j’ai encore dans l’oreille ces mots que m’avait glissés l’éditrice en me confiant la traduction de son premier roman : « Vertlib écrit en allemand, mais c’est avant tout un conteur russe. Alors écrivez du russe. » Si L’Étrange Mémoire de Rosa Masur a souvent été qualifié de « roman russe », du fait, entre autres, que l’intrigue se déroule en Russie, cette dernière, bien que jamais nommée, est également très présente dans son...
Un livre
Les Lances rouillées
de
Juan Benet
Claude Murcia
Les Lances rouillées, de Juan Benet
Les Lances rouillées est le dixième volume que je traduis de Juan Benet – figure de tout premier plan dans les lettres espagnoles de la seconde moitié du XXe siècle –, ce qui suppose une familiarité avec l’écriture et l’univers bénétiens qui n’altère toutefois en rien – au contraire – la fascination qu’ils produisent sur moi. Qui ne supprime pas non plus les difficultés de traduction, même si...
Un livre
Le Livre de Dave
de
Will Self
Robert Davreu
Le Livre de Dave, de Will Self
Lors de la venue de Will Self au Guardian Book Club, après la parution outre-Manche de The Book of Dave, la question de la traduisibilité de ce roman fut la première à lui être posée par un lecteur, dont l’anglais était pourtant la langue maternelle. Celui-ci alla jusqu’à lui demander si certains de ses traducteurs ne s’étaient pas suicidés. « Parce que c’est ce que j’aurais fait »...
Vincent Broqua
Caroline Bergvall
Si on entend souvent que la poésie est intraduisible, que dire alors d’une poésie qui mêle plusieurs langues ? Le travail de Caroline Bergvall a toutes les qualités de l’œuvre intraduisible, celle dont on se dit par avance que sa substance poétique est impropre au passage dans une autre langue. Or rien n’est plus erroné et il faut l’expérience de la traduction collective pour en prendre la...
Barbara Fontaine
Chez les Bieresch, de Klaus Hoffer
Il ne fait pas bon être l’auteur d’un seul roman. C’est la meilleure façon pour un écrivain de se faire oublier. Ainsi en est-il de l’Autrichien Klaus Hoffer, né en 1942 à Graz, qui pourrait également figurer ici dans la rubrique « Les Egarés, Les Oubliés ». Moi-même, je n’en avais jamais entendu parler avant que l’éditeur du Passage du Nord-Ouest me propose de traduire son roman, Bei den...