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Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire, bruissant tout chaud du macadam et une finesse d’esprit à faire crever de jalousie nos piètres penseurs. Les onze nouvelles de son recueil Chiennes de garde composent une sorte de roman, puisque les...
Shandy change de voix
Facétieux et satirique, Laurence Sterne était un homme d’église peu orthodoxe. Nouvelle et surprenante traduction de Tristram Shandy.
Jusqu’à l’âge de quarante-sept ans, Laurence Sterne (1713-1768) a mené la vie d’un obscur pasteur anglican dans une paroisse de campagne du Yorkshire. Pasteur peu dévot, aimant la chasse, les joyeuses soirées entre amis et les femmes (le caractère difficile de son épouse poussait notre clergyman à chercher les divertissements hors de chez lui). Tout cela ne l’empêcha pas d’écrire des sermons,...
Un livre
Scène de chasse en blanc
de
Mats Wägeus
Tirs mystiques
Né en 1948, Mats Wägeus, qui étudia le cinéma et l’économie, a écrit avec Scène de chasse en blanc, publié en France pour la première fois en 1990 aux Presses de la Renaissance, un livre rare, dans une langue travaillée entre froideur, densité et sensualité. Il apparaît pourtant difficile de rendre perceptible tout l’indicible que cherche à dire ce roman dans une simple histoire de chasse. Ce...
Un livre
La Route du retour
de
Jim Harrison
Route de la saudade
Dix ans après Dalva, Jim Harrison prête voix aux mêmes personnages dans un roman existentiel et crépusculaire où les paysages intérieurs des êtres ont la sauvage ampleur des grands espaces du middle west.
Jim Harrison est probablement le plus grand écrivain américain vivant. La chose a été proclamée dans quasi tous les médias français qui se sont largement fait écho de la dernière visite du monstre sacré en France. Mais, paradoxalement, le bonhomme a le dos tellement large que rares sont les journalistes qui se sont risqués à l’ascension, préférant la plupart du temps évoquer son légendaire...
Cochons d’eau douce
Le village de Yordan Raditchkov sommeille sous les eaux. L’écrivain bulgare ressuscite ses habitants, ses vaches et ses cochons. Cocasse.
Raditchkov invente pour ses interlocuteurs des contes qui répondent à sa place. Il est à l’image de ses nouvelles, un fabuliste rusé et plein d’imagination. Aux autres de faire le tri parce qu’ « il n’y a rien de plus ennuyeux qu’une bonne réponse ». Et parce que Raditchkov médite toujours une nouvelle farce, il exige de ses lecteurs une distance moqueuse et un art du mensonge certainement...