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Entretiens Inséparables restes

janvier 2024 | Le Matricule des Anges n°249 | par Emmanuel Laugier

Depuis les années 1990, Frank Smith travaille à l’élaboration de livres dont les matériaux sont les prélèvements de rapports liés aux guerres, aux désastres climatiques, interrogeant la transformation des espaces et la violence des capitalismes mondiaux.

Syrie, l’invention de la guerre

Gps 12 guerillas poetiques

Il faut le dire, s’engager dans la lecture des livres de Frank Smith commotionne, tant le montage, quasi littéral, en bribes arrachées à l’horreur et à ce que subissent les populations civiles lors de conflits de territoire, ou de ravages liés aux mépris de l’inexorable réchauffement climatique vous arrache à vous-mêmes et au confort parfois insidieux de la lecture. On ne peut pas ne pas penser ici aux livres de Charles Reznikoff ou à L’Instruction de Peter Weiss, disponible à nouveau, qui s’attaque, en un montage de dialogues, aux procès des bourreaux nazis de Ravensbrück. Ses ouvrages, dont le récent Syrie, l’invention de la guerre, réinterrogent avec gravité et sobriété la voie documentaire, de ses héritages les plus anciens (grecs ou latins), à ceux filmiques et photographiques. Frank Smith y ouvre une impressionnante mais discrète voie impure à la pratique de la poésie. Une expérience telle que la confrontation aux circonstances et à l’Histoire et à ses haches viserait à arracher à l’infâme la possibilité encore autre d’une expérience de vérité, à l’instant où « on parle/on dit ça parle –/ça dit –/et il a été établi quand même –/le bourdonnement des choses. » La revivifier serait son mode comme l’endurance sa pointe, que celles-ci soient d’un moindre geste, d’une moindre chose, noyau d’olive craché à la face de l’immonde.

Frank Smith, votre travail d’écrivain, mais aussi de vidéaste, est associé à ce que l’on appelle aujourd’hui la littérature documentaire. Vous souvenez-vous de ce qui vous a décidé à aller dans cette direction de recherche ?
Beyrouth, été 1993, trois ans après la guerre civile, j’ai 25 ans. Je déambule avec un photo-reporter dans les décombres du centre-ville, interdit d’accès. Place des Martyrs, nous rencontrons Rosie, une femme qui erre dans les ruines. Elle me confie qu’elle se prostitue en échange d’eau et de nourriture. Je prends alors conscience que le « récit de soi » ne peut se construire qu’à partir d’autrui, qu’un « je », pour exister, doit nécessairement se départir de soi et tisser une relation avec un « tu » envers qui « je » est obligé. En considérant qu’il en allait de sa survie à elle, je décide de devenir cet autre : je me mets à construire à partir de son témoignage une série d’énoncés poétiques, que je vais ensuite rendre publics en les transcrivant à la craie sur les murs défaits de la ville. J’en fais mon tout premier « film de poésie » : Beyrouth, ville innombrable.

Est-ce une expérience de terrain qui préside à la préparation de chaque livre, que ceux-ci travaillent sur les tragiques inondations de Katrina, les prisons de Guantanamo, ou interrogent plus généralement les « faits », leur tangibilité… ?
J’explore les disjonctions qui s’opèrent aujourd’hui entre poésie, politique et image. Cette recherche m’amène à enquêter sur les conditions d’existence des formes de discours et d’images (diplomatiques, juridiques, militaires, journalistiques, médiatiques,...

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