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Dossier Laird Hunt
Une apparition

janvier 2024 | Le Matricule des Anges n°249 | par Thierry Guichard

Le dixième roman de Laird Hunt joue d’une narration épurée et sensible loin des éclats sang et nuit de ses précédents livres, pour rendre préhensible la vie d’une femme, modeste, dans l’Indiana du XXe siècle.

La Route de nuit se déroulait en 1930. La même année qui inaugure, d’une certaine façon, la vie de Zorrie, l’héroïne qui donne son nom au nouveau roman de Laird Hunt. Même année, même géographie, mais pas mêmes pinceaux. Aux éclats lumineux et sombres, à l’ivresse, la vitesse et la violence à l’œuvre dans La Route de nuit succède donc une narration tout en délicatesse, sensibilité, mesure dont la focale s’est resserrée sur une femme qui traverse le siècle. Enfant née presque avec le siècle, Zorrie n’est pas gâtée par la fortune (aux deux sens du terme). La dysenterie lui enlève sa mère et presque aussitôt son père pour la mettre sous l’autorité d’une vieille tante rigidifiée par la religion, l’austérité luthérienne. Rêver est un péché, espérer une faiblesse. Mais l’enfant capte du monde des miettes qui font des trésors : ce sont des objets apportés à sa demande à l’attentif professeur M. Thomas, « feuille, insecte ou champignon » qui lui valent des compliments, autant dire de l’amour. La tante meurt, nous sommes en 1930, Zorrie n’a plus de toit, ne se plaint pas. Elle a 21 ans, elle va chercher du travail, l’Indiana n’en a pas, ce sera Ottawa, Illinois à quelques jours de marche. Elle se fait embaucher par Cadran Radium où avec d’autres filles elle recouvre les heures des horloges avec une peinture au radium qui fait luire les chiffres dans l’obscurité. Elle découvre la sororité, le rire et les sourires verts qui luisent la nuit quand on s’est peint les lèvres au radium. C’est joyeux comme la naissance du jazz, comme les robes légères de ces filles fantômes qui rient et brillent, qui irradient plus qu’elles ne le savent, ne le sauront jamais pour certaines, qui en mourront. Mais l’Indiana est une plaie au cœur de Zorrie qui décide de retourner sur ses terres. Elle a pour elle d’être travailleuse, humble et attentive au monde. Elle y trouvera un mari et là aussi ce sera joyeux. Une joie feutrée de sourires et non de rires, une joie tout en retenue mais profonde, ample, tissée de gestes à peine ébauchés, de regards confiants, validée par l’église et toute la communauté. Zorrie a trouvé sa place et c’est auprès d’Harold et c’est à la ferme. Mais l’orage gronde sur d’autres champs que les champs de maïs, bien plus à l’est, sur les ruines de l’Europe. L’Amérique vole au secours de la France et met dans l’avion le tendre mari. La fortune décidément ne sourit pas à Zorrie. Pas plus qu’à Noah son voisin, le fils de Virgil qui lit de beaux textes classiques et parle bien. Noah est un homme foudroyé : Opal sa femme a tenté de s’immoler dans leur maison. Depuis l’asile où elle restera, elle écrit à son mari des lettres qui parlent de tourbillons.
Si le roman était un théâtre on verrait d’abord s’animer des silhouettes, l’enfant Zorrie, M. Thomas, et le chœur de danseuses que sont les filles fantômes. Puis, peu à peu, la scène s’avancerait vers nous, et on verrait de mieux en mieux Zorrie et Harold, Noah, Virgil. Leurs visages, leurs yeux, leurs...

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