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Histoire littéraire Écris-moi à Mexico de Victor Serge / Laurette Séjourné

février 2018 | Le Matricule des Anges n°190 | par Anthony Dufraisse

Ecris-moi à Mexico : Correspondance inédite (1941-1942)

Que c’est long, long et compliqué ! » Quelques mots d’exaspération qui résument tout : la situation d’attente interminable dans laquelle se trouve Victor Serge (1890-1947), l’écrivain et intellectuel communiste dissident, éloigné depuis des mois, en cette année 1941, de celle qu’il aime, Laurette Séjourné (1911-2003), Italienne naturalisée française, future spécialiste des civilisations amérindiennes. Inédite, cette correspondance aurait pu s’intituler Lettres à « l’attendue ». En mars 1941, quittant précipitamment une France en guerre, l’écrivain d’origine russe n’imagine pas que la séparation avec sa cadette de vingt ans sera aussi longue ; près d’un an. Dans ce recueil qui aurait pu être chapitré en fonction de ses escales, on suit toutes les tracasseries paperassières et financières d’un homme contraint à une « station dans l’instable et l’inhabitable ». À travers son cas, il déplore la « malveillance accablante envers les réfugiés d’Europe », considérés de ce côté-ci de l’océan comme des « pestiférés ». Et puis il y a, vite croqués, les décors de ce voyage où l’écrivain se montre à chaque fois empêtré dans des réclamations administratives : Ciudad Trujillo en République dominicaine, « petite capitale étonnamment avenante, qui mêle le vieux style espagnol à l’allure américaine », avant La Havane, « une sorte de Paris tropical allongé au bord de la mer avec une joie de vivre brutale, enfantine », et enfin le Mexique, « le moins petit-bourgeois, le moins endimanché des pays que je connaisse, avec la Russie ». « Magnifique pays sans argent », dira-t-il encore de cette terre où il finira sa vie. Évidemment et essentiellement, ce sont surtout des appels – « bouteilles à la mer » – d’un amour répété sur tous les tons : déterminé, impatient, découragé, déchirant. « Tu m’as dit plusieurs fois que je devrais écrire l’histoire d’un amour », lit-on dans une missive d’octobre 41. À sa manière toute contrariée, cette correspondance est cette histoire.

Anthony Dufraisse

Écris-moi à Mexico de Victor Serge / Laurette Séjourné
Correspondance inédite (1941-1942), Signes et Balises, 239 pages, 17

Écris-moi à Mexico de Victor Serge / Laurette Séjourné Par Anthony Dufraisse
Le Matricule des Anges n°190 , février 2018.
LMDA papier n°190
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