Spécialiste du bizarre émo, Vladimir Sorokine s’adonne à la gastronomie une nouvelle fois. Après Le Lard bleu (2007), livre condamné pour pornographie en Russie, il met en scène un louche ex-prisonnier de goulag, Bourmistrov, qui propose à une jeune femme un curieux rituel. Il consiste à la regarder manger, moyennant rétribution. Ce moment curieux, et de plus en plus étrange, se déroule d’abord dans un train, puis dans des appartements dont le luxe augmente sensiblement au fil du temps passant, tandis que, parallèlement, la nourriture devient toujours plus virtuelle. Puis vient le temps d’autre chose…
Fable efficace sur les ravages de la puissance aveugle et de la richesse mal acquise – et leçon sur les désillusions auxquelles peuvent s’attendre ceux qui profitent de l’argent des prévaricateurs –, Soupe de cheval ressemble à s’y méprendre à un pamphlet. É. D.
SOUPE DE CHEVAL
DE VLADIMIR SOROKINE
Traduit du russe par Bernard Kreise, L’Olivier, 111 pages, 13,50 e
Domaine étranger Soupe de cheval
janvier 2016 | Le Matricule des Anges n°169
| par
Éric Dussert
Un livre
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°169
, janvier 2016.