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Domaine étranger Knockemstiff

mai 2010 | Le Matricule des Anges n°113 | par Pascal Jourdana

Ces nouvelles racontent une seule histoire, celle, rude et sordide, d’une terre barbare. Intrigué par le titre, on apprend que Knockemstiff existe réellement, que son nom signifie quelque chose comme « étends-le(s) raide » et que c’est une ville fantôme de l’Ohio, pas tout à fait abandonnée. Les personnages, tous plus ou moins tordus, ont dès lors un statut ambigu. Sont-ils vivants, que le suggère le style cru de Pollock ? Sont-ils des spectres incapables de quitter ce lieu désespérant, rendus stupides à force de tourner en rond ? Fantômes ou pas, ces ombres d’humanité sont capables de tuer et de mourir. Ainsi, « Discipline » montre comment un père, obsédé par le bodybuilding, provoque la mort de son fils à force de stéroïdes. « Bactine » est la virée suicidaire de deux types qui se shootent avec des atomiseurs d’antiseptique bon marché ; l’un d’eux a un visage repoussant depuis qu’un gars lui a ébréché les dents avec un vieux clou pourri. Défonce encore dans « Speed », où deux ados complètement raides en oublient de manger jusqu’à ce que l’un d’eux, affamé, avale cru un poulet resté plusieurs jours dans le coffre de leur bagnole. Dans « Dynamite hole », un paysan surprend un frère et sa sœur, 16 et 12 ans, en train de baiser, les observe longuement avant de violer la fille et de les tuer. Ancien déserteur, il raconte cela sans distance, tout en se rappelant le piège qu’il a tendu des années auparavant aux gars qui le recherchaient, les entraînant dans un ravin empli de serpents venimeux. L’écriture de Donald Ray Pollock évoque les atmosphères de Chuck Palahniuk (lecteur de Pollock), de Larry Brown, sorte de Faulkner contemporain, ou de Flannery O’Connor, avec ses êtres grotesques : des destins implacables, un humour sans illusion, une noirceur omniprésente… Et des phrases d’une surprenante beauté, comme celle-ci : « Ensuite, je me suis répandu comme des flocons de neige sale dans le vide de la rue grise ».

KNOCKEMSTIFF
DE DONALD RAY POLLOCK
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Garnier, Buchet-Chastel, 252 pages, 20 e

Knockemstiff Par Pascal Jourdana
Le Matricule des Anges n°113 , mai 2010.
LMDA papier n°113
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