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Domaine étranger L’art de pleurer

avril 2010 | Le Matricule des Anges n°112 | par Delphine Descaves

L' Art de pleurer en choeur

Le narrateur du roman de Jepsen a 11 ans ; fils d’épicier d’une bourgade danoise, il accompagne son père lorsque celui-ci prononce les éloges funèbres dans lesquels il est passé maître, et dès les premières pages éclatent l’admiration et l’amour inconditionnel de ce petit garçon pour son père, son désir de le protéger, aidé en cela par « l’archange Gabriel et Tarzan », qui sont peut-être « de la même famille ? » Cet homme capable de prononcer des discours si poignants est pourtant faillible : petit, bedonnant, libidineux, il est un pathétique tyran domestique, se livrant à des crises de colère infantiles et inquiétantes, frappant ses enfants. L’aîné a d’ailleurs quitté le domicile, s’affranchissant de ce père qu’il méprise. Des- tructeur, le pater familias pèse en particulier sur le destin de Sanne, sa fille de 14 ans, figure sacrifiée de la famille, forcée de venir dormir avec lui sur le canapé du salon - sous l’œil ambigu d’une mère soumise, dont on se demande si elle ignore les agissements de son époux ou se refuse à les voir. Le jeune héros quant à lui, décrit innocemment ces instants comme du « calme revenu dans cette famille »… Décrit à hauteur d’enfant, selon un procédé narratif connu, où le lecteur a presque toujours une longeur d’avance sur ce que comprend le narrateur, le récit surprend pourtant par certaines étrangetés du garçon, notamment dans son rapport à la mort, puis, peu à peu, par son début d’émancipation de la tutelle paternelle. Sèche et sans fioritures, presque brute, l’écriture de Jepsen ne verse jamais dans le pathos, mais accompagne plutôt, de façon quasi mimétique, la frusterie de cet univers rural, âpre, clos, où les rivalités et les haines entre voisins se mêlent à une étroite familiarité. Roman social et initiatique, le texte ne perce pas toutes les ombres de ses personnages et n’impose aucun didactisme : il se referme sur ce petit monde sans l’avoir rendu transparent.

L’ART DE PLEURER
EN CHŒUR

d’ERLING JEPSEN
Traduit du danois par Caroline Berg, Sabine Wespieser
312 pages, 23

L’art de pleurer Par Delphine Descaves
Le Matricule des Anges n°112 , avril 2010.
LMDA papier n°112
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LMDA PDF n°112
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