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Événement & Grand Fonds Hauts débuts

avril 2010 | Le Matricule des Anges n°112 | par Jean Laurenti

Autour d’une procession religieuse organisée dans un quartier de Cleveland, des existences convergent, se lient, se séparent. Salvatore Scibona s’immerge dans la communauté italienne de cette ville et en tire la matière d’un premier roman très abouti, veillé par les mânes de William Faulkner et de Virginia Woolf.

Les pensées ont-elles une vie propre, indépendante des êtres qui les sécrètent, attendant le moment opportun pour s’incarner en eux ? Le très beau livre de Salvatore Scibona introduit le lecteur dans les arcanes de la conscience de ses personnages, confronte les faits et gestes de chacun d’eux au tourbillon des pensées qui l’assaillent. Pensées qui sont surprises à l’œuvre, à la manœuvre, dans leur attente du moment propice pour investir l’esprit disponible. La confrontation prend quelquefois un tour saisissant, comme lorsque la vieille Costanza Marini, veuve exerçant la profession semi clandestine d’avorteuse, se prépare devant son miroir à des retrouvailles capitales : « Elle discerna une étincelle à la lisière de son esprit. C’était une idée, d’abord lointaine et floue, mais cette forme indistincte filait vers elle comme une flèche dans un rêve. C’était une idée atroce mais Costanza n’était pas coupable de l’avoir eue, car cette idée venait de l’attaquer de l’extérieur. Costanza ne l’avait pas concoctée, elle s’était concoctée toute seule : malgré tout elle ne put s’empêcher de reconnaître qu’elle était indéniablement vraie. Cette idée, c’était qu’elle leur survivrait à tous. »
Au cœur de La Fin, se trouve une journée d’août de l’année 1953, plus précisément la fête de l’Assomption, dans un quartier de Cleveland, ville de l’Ohio située sur les berges du lac Erié. C’est autour de cette fête populaire que s’ordonnera la chronologie subtilement éclatée d’un roman qui voyage sur plusieurs décennies. Salvatore Scibona a opté pour une structure qui tourne le dos à la continuité narrative : telle pensée saisie au début du roman, tel acte accompli et demeuré opaque ne prendront sens pour le lecteur que beaucoup plus tard dans le livre. La Fin est en effet une œuvre dont les composantes successives ne s’agencent réellement que lorsque chacune a livré le rouage qui permettra d’actionner les autres, en une cascade dont la source remonte quelquefois très loin dans l’espace et le temps. Cette mécanique sensible reçoit son impulsion de regards, de paroles, de souvenirs, du geste que l’on fait après l’avoir longtemps différé. À cette construction très maîtrisée s’ajoute un beau travail sur le point de vue, Scibona revenant à plusieurs moments sur une même scène, en confiant sa perception à une autre vision, qui s’exerce alors selon un angle différent. Une vérité se dessine ainsi peu à peu, faite d’approximations, d’incertitudes, de remises en question, de réajustements.
Le quartier d’Elephant Park où se situe l’essentiel du roman abrite plusieurs communautés parmi lesquelles l’italienne, venue du Mezzogiorno, à la charnière du XIXe et du XXe siècle. C’est de cette dernière que sont issus la demi-douzaine de protagonistes auxquels s’attache Salvatore Scibona, lui-même italo-américain né et grandi en Ohio. L’Amérique est la seule patrie que se reconnaissent ces immigrés de la première ou de la deuxième génération, ardents patriotes qui font...

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