Antoine est un fossoyeur sensible. Quand il ne travaille pas, il boxe. Comme si du bout de ses poings il pouvait rallumer deux des soleils qui lui manquent : sa mère morte quand il était enfant, son père disparu il y a trois mois. Il boit, il enterre des morts et il boxe. Par amour : pour son entraîneur, père putatif dont la pudeur masque mal la sensibilité et pour sa sœur, surtout. Qui ne va pas voir ses combats. Qui va se marier. Le troisième roman d’Olivier Adam joue une partition d’une grande finesse. On lit ça vite, emporté par la mécanique huilée de l’écriture. Belles pages sur le corps qui s’échauffe devant les sacs de toile, inceste effleuré d’une prose poétique, précisions des descriptions du quartier chinois. C’est un livre qu’on offrira comme on offre une rose : parce qu’on est touché. Dommage simplement que le roman ne nous mette pas K.-O. L’auteur a revêtu des gants de velours, on aimerait maintenant qu’il cogne comme si sa vie en dépendait.
Poids léger
Olivier Adam
L’Olivier
154 pages, 16 €
Domaine français Poids léger
septembre 2002 | Le Matricule des Anges n°40
| par
Thierry Guichard
Un livre
Poids léger
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°40
, septembre 2002.