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Histoire littéraire Un conteur de merveilles

avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34 | par Éric Dussert

Marcel Schwob ou les vies imaginaires

Il est juste qu’un libraire d’anciens soit le biographe de Marcel Schwob (1867-1905). Il avait assez dépensé de ses ors et de son temps dans les boutiques à reliures pour que la profession reconnaissante lui adresse un salut. C’est Sylvain Goudemare -Éric Holder en a fait naguère dans nos pages le sujet d’une Anachronique-, qui s’est attaqué au sombre granit de la vie de Schwob, le conteur érudit. L’agissant Goudemare a déjà signalé sa prédilection pour les auteurs rares ou curieux dans des catalogues nourris ou d’utiles préfaces consacrés à Miomandre, Deubel, les maîtres de l’humour noir ou Julien Torma. Pas étonnant que l’on retrouve ici une patte et du métier.
L’auteur des Vies imaginaires est une figure de la littérature fin-de-siècle aussi captivante que Remy de Gourmont et Anatole France. Issu d’une famille lettrée -l’oncle Louis Cahun, le cousin Maurice Level, la nièce Claude Cahun-, Schwob débuta sous les auspices de l’érudition en éclairant la vie de François Villon à travers, notamment, cet Argot français et le jargon de la coquille (Allia) qui fait toujours référence. Mais Schwob, c’est aussi l’imagination flamboyante. On ne découvre pas, enfant, Jules Verne sans devenir un jour cet « aventurier passif » cher à Mac Orlan. Schwob à maints égards fut cet aventurier-là. Il y eut Stevenson dont il se fit le premier partisan français, le traducteur, l’ami d’outre-mer. Il y eut aussi au contact de Jarry et Jules Renard -qui le surnommèrent « Celui qui sait » et « le pion savant »-l’aventure littéraire qui nous vaut des trésors de contes « fantastiques ». Publiés dans Le Phare de la Loire dirigé par Schwob père, dans L’Écho de Paris ou au Journal, ces récits vertigineux sont des classiques rassemblés dans des livres à s’offrir : Cœur double, La Croisade des enfants, Le Roi au masque d’or. Pour Schwob, il y a encore la douleur : Le Livre de Monelle dédié à sa petite maîtresse disparue marque une première faille que la maladie ouvrira lentement. Malgré l’amour de la belle comédienne Marguerite Moreno, superbe égérie des poètes symbolistes, Schwob vit aux crochets de la morphine qui, si elle favorise les visions du « roi des épouvantements », le laisse amorphe dans l’espoir obsédant d’un livre à venir. Rien moins qu’imaginaire désormais, la riche et triste vie de Marcel Schwob méritait l’hommage attentif de Sylvain Goudemare, pour le plus grand plaisir des curieux.

Marcel Schwob
Sylvain goudemare
Le Cherche-Midi
345 pages, 139 FF

Un conteur de merveilles Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°34 , avril 2001.
LMDA PDF n°34
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