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Histoire littéraire Le souci de l’homme

mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26 | par Éric Dussert

Vingt ans ma belle âge

Selon les mots de son ami Albert Camus, Louis Guilloux (1899-1980) fut le « romancier de la douleur ». Deux livres magistraux en ont fait la démonstration, son chef-d’œuvre le roman Le Sang noir que hante la figure maintenant légendaire du philosophe marginal Georges Palante et le singulier « essai de voix » intitulé Coco perdu. L’un comme l’autre, ces écrits mettent en évidence l’absolue solitude de personnages abîmés.
C’est dans cette veine si rude de l’art de Guilloux que s’inscrivent les vingt contes et nouvelles publiés sous le titre de Vingt ans ma belle âge à l’occasion du centenaire de sa naissance. Extirpé des pages de revues défuntes -La Table ronde, NRf Bonsoir, Le Peuple, etc.- l’ensemble confirme l’assertion de Camus. Chez Guilloux, les solitaires foisonnent et posent des questions aussi essentielles que déstabilisantes. A travers les personnages du taulard évadé et du retraité cloîtré de Labyrinthe, un roman inachevé, il met une nouvelle fois l’accent sur le sort amer de l’Homme. « Nous cherchons toujours (…) quelque chose de différent… une fuite », écrit-il, lui qui fut un éternel exilé, insatisfait de Paris mais aussi de Saint-Brieuc comme le souligne son biographe Yves Loisel. Il revient à ce dernier le mérite d’initier la biographie du romancier breton mais en se focalisant sur les dossiers de presse et sur le rôle de Jean Grenier et de Camus, on soupçonne qu’il ne livre ici qu’une image encore voilée.
L’universalité du propos de Louis Guilloux, la compassion dont il fait preuve et la qualité de son style font de lui un des tous premiers écrivains français du siècle. En conséquence, on ne s’explique pas que sa réputation ne soit pas plus éclatante, qu’il ait fallu attendre vingt ans de si timides rééditions. Surtout, il reste à découvrir quels furent les ressorts profonds de sa vie, de son œuvre, les motifs de ses peines et où il se procura l’énergie de ne pas renoncer alors que son credo était d’un pessimisme noir : « il n’y a pas de raison d’espérer ».

Vingt ans ma belle âge
et Labyrinthe
Louis Guilloux
Gallimard
269 et 182 pages, 120 et 56 FF
Louis Guilloux
Yves Loisel
Coop Breizh
288 pages, 148 FF

Le souci de l’homme Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°26 , mai 1999.
LMDA PDF n°26
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