éditions Coop Breizh
Ouvrages chroniqués
La Cale ronde ou l’apprentissage maritime
de
Charles Madézo
Réédition d’un texte paru chez Calligrammes en 1984, cette Cale ronde ouvre au lecteur l’espace salin et salubre de l’océan : la première moitié de cet ensemble de courts chapitres rassemble en effet des notations à la fois sensibles et aiguës, par lesquelles Madézo tente d’opposer aux assauts des vagues un édifice mouvant de phrases pleines, patiemment construites. Le narrateur se coule en un « on » indéfini mais compact, enfants et adolescents amoureux du large, aventureux et fascinés. Le juste recours aux termes exacts -les risées sur l’écume, les bittes et bollards du port- comme...
Louis Guilloux
de
Yves Loisel
Selon les mots de son ami Albert Camus, Louis Guilloux (1899-1980) fut le « romancier de la douleur ». Deux livres magistraux en ont fait la démonstration, son chef-d’œuvre le roman Le Sang noir que hante la figure maintenant légendaire du philosophe marginal Georges Palante et le singulier « essai de voix » intitulé Coco perdu. L’un comme l’autre, ces écrits mettent en évidence l’absolue solitude de personnages abîmés.
C’est dans cette veine si rude de l’art de Guilloux que s’inscrivent les vingt contes et nouvelles publiés sous le titre de Vingt ans ma belle âge à l’occasion du...
Une odeur d’amour
de
Gérard Le Gouic
Gérard Le Gouic tord le cou aux récits calibrés. Avec beaucoup d’inventivité, il refuse de céder à la tentation du coup de théâtre final qui font les nouvelles faciles. Ici, tout est question d’atmosphère. Souvent rédigées à l’imparfait, ces quelques tranches de vie sont empreintes d’une réelle douceur, comme si le temps permettait toutes les digressions, incitait à une nostalgie un peu rêveuse. Le Salon du livre, unique chapitre rédigé au présent est le seul texte amer : « Tout le monde s’ennuie, mais avec une décontraction de bon aloi ». Dans Le Secret, un homme se souvient d’une...
Yves Elléouët
de
Collectif
2009
Aussi sensible à l’appel du large qu’aux voix de la pluie et du vent, coureur de dunes, peintre et poète autant qu’écrivain, Yves Elléouët est à la tête d’une œuvre surprenante. Né en 1932, et disparu en 1975, à l’âge de 43 ans, cet amoureux de la Bretagne, qui fréquenta les surréalistes (il épousa Aube, la fille d’André Breton), se voulut essentiellement à l’écart de tout mouvement. Au croisement des œuvres de Joyce, Dylan Thomas et Malcolm Lowry, il est l’auteur de deux livres cultes, Le Livre des rois de Bretagne et Falc’hun (à prononcer falrun, et qui signifie faucon). Deux livres...